Gilets pare-balles désuets, voitures de police usagées, postes de police et cellules non sécuritaires, policiers autochtones moins bien payés qu'ailleurs : la sécurité publique des Premières Nations est lourdement compromise, soutient le chef Ghislain Picard.

Et cette situation est complètement discriminatoire, dit-il. Pourquoi les services policiers dans les communautés autochtones ne sont-ils pas traités de la même façon que les autres ? demande-t-il.

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, a témoigné jeudi matin à Montréal aux audiences de la Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, mise sur pied par le gouvernement provincial.

Il était accompagné de chefs de différentes communautés et de directeurs de police.

La situation critique des services policiers autochtones n'est pas nouvelle. Mais en raison de certains facteurs, comme le fait que le budget n'est pas indexé, la situation se dégrade d'année en année, a souligné le chef Picard.

Il qualifie la situation d'« aberration ».

Les communautés autochtones veulent une reconnaissance que la police est un service essentiel - et non pas simplement un « programme » comme c'est le cas actuellement - et avoir les mêmes moyens financiers que les autres forces policières.

Elles déplorent aussi que Québec et Ottawa s'entendent entre eux et leur présentent après une entente « à prendre ou à laisser ».

Les ententes qui lient les gouvernements fédéral et provincial et les Premières Nations pour les services de police, dont leur financement, viennent à échéance dans quelques jours, le 31 mars.

La Commission présidée par Jacques Viens poursuit ses audiences jeudi après-midi et vendredi.