Le maire Marc Demers plaide la transparence pour expliquer sa décision d'informer la population de Laval des motifs expliquant une partie de la hausse des taxes foncières de 2015, que ça plaise ou non au ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.

«C'est une marque de respect à l'égard des citoyens. Ils ont le droit de savoir à quoi servent leurs taxes et ce qui explique la hausse», a expliqué hier M. Demers à La Presse. Sans états d'âme devant la virulence des propos du ministre Moreau, le maire persiste et signe: l'avis d'imposition indiquera que 1,2 point des 3,9% d'augmentation découle des compressions du gouvernement dans les transferts aux municipalités.

Cette façon de faire a d'ailleurs été proposée par l'Union des municipalités du Québec (UMQ), a rappelé M. Demers.

Ce dernier refuse de voir quelque partisanerie que ce soit dans sa bataille avec le ministre. M. Demers, un péquiste de longue date, s'est borné à lancer: «Alors que certains arrondissements [d'autres villes] ont augmenté les taxes jusqu'à 5%, dois-je comprendre que si je n'avais pas dit qu'une partie de la hausse de la taxe était liée aux compressions du gouvernement, je ne serais pas dans la mire du ministre?»

M. Demers tiendra une conférence de presse aujourd'hui, tout comme la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire.

Interpellée de toutes parts, hier, sur les médias sociaux, Mme St-Hilaire a écrit sur son compte Twitter: «Je ne commente pas la sortie du ministre Moreau aujourd'hui; on porte en terre un vrai gentleman. À demain», faisant référence aux obsèques nationales de Jean Béliveau.

À Longueuil, on a puisé dans les surplus de la municipalité, mais cela n'a pas suffi pour éviter une hausse de taxes selon la mairesse. En comparaison, Marc Demers a déjà indiqué qu'il est hors de question d'utiliser les surplus accumulés de 111 millions pour compenser la décision de Québec. «Les surplus appartiennent aux citoyens et le gouvernement ne peut pas s'approprier ces sommes-là», a-t-il réitéré hier.

De son côté, Pierre Moreau a qualifié le cas de Laval d'«indécent». «Avant de demander un effort supplémentaire aux contribuables, on devrait prendre ça à partir de ce qui a déjà été fait. Et ces surplus, ce sont des surplus non affectés. C'est faux de dire que ça sert aux infrastructures ou pour payer l'épicerie», a plaidé le ministre.

- Avec Sara Champagne et Tommy Chouinard