Le cabinet de relations publiques National a annoncé ce matin qu'il mettait fin à plus de 15 ans de collaboration continue au sein de la division des relations publiques de la Ville de Laval.

National a obtenu son premier contrat à Laval en 1998, pour une durée de trois ans. Ce mandat a par la suite été reconduit tous les quatre ans, puisqu'une année supplémentaire était négociée à la fin de chaque mandat. 

Pour l'octroi de ces contrats, le cabinet était en communication avec un représentant du comité exécutif responsable du dossier des communications publiques. Le représentant de National, Roch Landriault, a affirmé ce matin à La Presse que l'interlocuteur de la Ville dans ce dossier n'était pas l'ex-maire Gilles Vaillancourt. 

Du côté de la Ville de Laval, on indique que personne au comité exécutif (CE) n'était responsable du « dossier National ». « C'était une responsabilité partagée par l'ensemble des membres du CE », répond le porte-parole Pierre-Philippe Lortie. Il nous a été impossible pour l'instant de savoir qui a pris la décision, en 1998, d'octroyer un contrat en communications publiques à un cabinet privé. 

Plus de 8 millions de fonds publics  

Selon le journal local L'Écho de Laval, la Ville a déboursé 6 717 380 $ entre 2002 et 2010 exclusivement pour les services rendus par National, sans compter des extras se chiffrant à plus de 300 000 $.

En mars 2010, un nouveau contrat d'une durée de 3 ans a été octroyé au cabinet de relations publiques pour une somme totale de 1 857 019 $, en plus du renouvellement d'un an octroyé en mars dernier, se chiffrant à 583 613 $. 

En tout, selon les chiffres avancés par le journal lavallois et les documents du dernier contrat octroyé à National, dont La Presse a obtenu copie, la Ville de Laval a payé à même les fonds publics plus de 8 574 400 $ à National entre 2002 et 2013. À ce chiffre, il faut ajouter une somme inconnue pour le contrat liant la ville au cabinet entre 1998 et 2003. Cette information n'est pas disponible pour l'instant.   

Dans le dernier contrat liant Laval à National, deux employés du cabinet travaillaient à temps plein au sein de la division des communications publiques. Selon les mandats confiés, l'équipe fournie par le cabinet pouvait toutefois augmenter. 

Plus possible de travailler

Depuis que Laval est sous tutelle et que la Ville est sans directeur général, National estime que le contexte a changé et qu'il n'est plus possible de travailler. C'est pourquoi le cabinet ne terminera pas le présent contrat.

Le représentant de National, Roch Landriault, s'en est tenu aux explications fournies dans un communiqué publié plus tôt ce matin, lorsque joint par La Presse. Il affirme que le cabinet n'était pas au fait des allégations de collusion entourant l'ancien maire Gilles Vaillancourt lorsque le contrat a été signé, en 2010. « Nous suivons comme vous les travaux de la Commission Charbonneau », a-t-il affirmé.  

La Ville de Laval affirme que la prolongation d'un an du contrat octroyé à National visait à rapatrier à l'interne le mandat des communications publiques. « La Ville mesure les impacts de ce bris de contrat et poursuit sa réflexion », est-il écrit dans un communiqué.

Le retrait définitif de National se concrétisera au plus tard le 10 juillet prochain.