En cette année de turbulences à Laval, les citoyens pourront compter sur un élément de stabilité: leur impôt foncier n'augmentera pas en 2013.

Pour une maison moyenne évaluée à 275 349$, la facture reste la même, à 2607,05$. «Nous voulons donner un répit aux contribuables», a expliqué le maire Alexandre Duplessis. Comme il l'avait fait lors de son assermentation le mois dernier, il a promis plus de transparence et de contrôles sur les dépenses.

Dans le secteur non résidentiel, le fardeau fiscal est en hausse de 0,3%. Le taux de base résidentiel baisse de 5 cents et s'établira l'an prochain à 79,1 cents par tranche de 100$ d'évaluation.

Dans les faits, plus de la moitié des propriétaires lavallois, soit 55%, verront leur impôt gelé ou diminuer en 2013. Quelque 10% verront cependant leur facture augmenter plus fortement que l'inflation de 2%, en raison de la hausse de la valeur de leur propriété.

Place Bell: contribution doublée

Le budget s'établit à 748,9 millions, en hausse de 27 millions, ou 3,7%, par rapport à 2012. La dette par Lavallois passe de 1092$ à 1054$. Le budget prévoit des investissements de 318 millions, dont plus de la moitié, soit 176 millions, ira dans la réfection des infrastructures. Plus de 87 millions en projets seront payés comptant grâce aux réserves.

Le maire Duplessis a par ailleurs répété que la part publique de l'amphithéâtre sportif de 10 000 places, la Place Bell, ne dépassera pas 120 millions. La contribution de Laval de 73,6 millions -- elle devait être de 30 millions à l'origine -- a été «versée à même les réserves financières», s'est réjoui le maire.

Devant l'insistance des journalistes, il a tout de même dû reconnaître que la part de Laval avait plus que doublé depuis l'annonce de 2009. Cette décision a été prise «il y a plusieurs mois» et s'expliquerait par le fait que le projet de Place Bell a «évolué», passant notamment de 7500 à 10 000 sièges et de 20 à 40 loges d'entreprise. Il a également dû admettre que ces «améliorations», demandées par le gestionnaire evenko, devraient être incluses dans le même appel d'offres que le projet principal, qui sera de 120 millions, maintient-il. «Ce sera un produit final avec des options à part», a-t-il expliqué.

«Rien pour les Lavallois»

L'opposition a dénoncé le caractère «électoraliste» de ce budget déposé un an avant les élections générales, qui se tiendront en novembre 2013. «Les taxes augmentent tous les ans et oups! En année d'élections, on les gèle», a ironisé Robert Bordeleau, chef du Parti au service du citoyen et candidat à la mairie depuis 2006.

Il estime que les Lavallois ne gagnent rien dans ce budget malgré la santé financière de leur ville. «Laval a une santé financière intéressante, mais 24% de notre population est sous le seuil de pauvreté. Il ne s'est rien bâti à Laval depuis 25 ans, à part des condos.»

Du côté du Mouvement lavallois (ML), l'autre parti de l'opposition, on lance la même accusation d'électoralisme. «Il y a des revenus qui entrent de façon formidable, mais ça ne se reflète pas dans le compte de taxes», estime Marc Demers, co-porte-parole du ML. Il doute de la bonne gestion de l'administration Duplessis. «Quand on voit toutes les perquisitions ici, c'est comme dire que l'Arabie saoudite est bien gérée parce qu'elle a beaucoup d'argent.» En ce qui concerne la Place Bell, il a affirmé avoir noté «le malaise» du maire Duplessis devant l'augmentation des coûts. «Il a pourtant la responsabilité d'être limpide et clair. L'important, c'est ce que ça va coûter à Laval.»