Brandissant un rapport gouvernemental selon lequel sa ville respecte «généralement» la loi dans l'attribution de contrats, le maire de Saint-Constant a dit souhaiter mardi que cesse la pluie de plaintes et d'allégations de malversations à son endroit, et qui sont toutes l'oeuvre d'une «opposition malsaine» à ses yeux.

Les vérificateurs du ministère des Affaires municipales ont passé au peigne fin les contrats accordés par Saint-Constant de janvier 2010 à mai 2011. Dans leur rapport publié mardi, ils constatent que la Ville a «généralement respecté les dispositions législatives [...] et les dispositions réglementaires».

De petits accrocs ont été détectés. Ainsi, deux contrats ont été accordés sans invitation écrite, et «tout porte à croire qu'il y a eu division en plusieurs contrats» de façon injustifiée dans l'attribution de contrats à la firme d'avocats Dunton Rainville.

Mais rien qui ne puisse être corrigé facilement. «Je suis très satisfait», a lancé le maire Gilles Pepin dans un entretien avec La Presse.

«Avec les indicateurs de performance qu'on a, c'est impossible que ça aille mal dans notre ville. C'est bien clair qu'on a une saine gestion», dit-il.

Le maire dit souhaiter que ce rapport fasse cesser les attaques contre son administration. «C'est une excellente victoire pour les citoyens qui s'attendent à avoir une sérénité dans la Ville. Je rencontre plein de gens qui demandent: "Ils vont-tu vous laisser tranquille, monsieur le maire? "»

Ciblé à répétition

En 2007, la Cour supérieure avait annulé l'élection de Gilles Pepin et de ses conseillers, car leur parti avait dépassé de 40% le maximum de dépenses autorisé.

M. Pepin s'est fait réélire en 2008 et en 2009, puis il a reçu deux nouveaux constats d'infraction du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) pour de nouvelles infractions électorales. Son fils Danny Pepin, agent officiel du parti, a reçu deux constats lui aussi. Le père et le fils contestent ces constats en cour.

Plus récemment, une ex-députée et deux conseillers municipaux ont porté plainte contre le parti du maire pour financement illégal. Le DGEQ n'y a pas encore donné suite.

Peu après, La Presse a révélé que l'Unité permanente anticorruption avait elle aussi ouvert une enquête sur l'administration du maire Pepin.

Ce dernier voit encore la trace de ce qu'il appelle «l'opposition malsaine» qui ne cesserait de crier au loup sans motif. «C'était une belle bouffonnerie, ça. Il n'y a jamais personne qui m'a appelé», s'amuse-t-il.

Le maire fait toujours face à des opposants très bruyants, qui dénoncent sa hausse d'impôt foncier de 12% et son projet de déménager à fort coût la bibliothèque municipale dans le centre commercial d'un promoteur privé.

Un groupe appelé Comité de vigilance de Saint-Constant fait actuellement circuler une pétition contre la hausse d'impôt, qu'il lie directement au dossier de la bibliothèque. L'affaire a rebondi au conseil municipal, où le maire a même fait venir la police pour maintenir le calme.

«Ce qui se passe à Saint-Constant, c'est que tout va très bien, mais qu'on a un groupe de grenouilleux qui passent leur temps à essayer de nuire à l'administration en place», dit M. Pepin.

Ce dernier compte garder le cap et croit que sa ténacité sera récompensée. «Le Seigneur est bon et quand on travaille, on récolte ce que l'on sème», dit-il.