C'est le sénateur Léo Housakos lui-même qui a présenté la candidature de Tom Pentefountas au gouvernement pour le poste de vice-président du CRCT.

M. Pentefountas a fait cette révélation hier lors de son témoignage au comité parlementaire du patrimoine, chargé d'étudier la nomination qualifiée de purement partisane par les partis de l'opposition.

L'ancien président de l'ADQ, dont sont issus le sénateur Housakos et le directeur des communications du premier ministre Stephen Harper, Dimitri Soudas, a ajouté qu'il magasinait à l'époque pour d'autres nominations gouvernementales.

«J'ai été contacté par un ami que vous connaissez, a-t-il expliqué. J'avais déjà fait application pour un autre poste. Et quand cette position-là a été ouverte, il m'a joint et j'ai très certainement exprimé mon désir de faire partie du concours.»

Questionné pour savoir s'il avait lui-même déposé son CV, celui dont le mandat commence le 4 avril a répondu: «M. Housakos a appliqué. En d'autres termes, il a déposé le CV pour moi.»

Il a ajouté qu'il ignorait le moment exact où ce CV avait été déposé, mais que c'était vraisemblablement «au printemps 2010».

Le processus de nomination annoncé dans la Gazette officielle en 2010 prenait fin le 28 juin. Des entrevues, dont celles de M. Pentefountas, se sont déroulées au mois d'août dans l'édifice abritant les bureaux du premier ministre Harper, à Ottawa. La nomination a été annoncée en février 2011.

Le témoignage de M. Pentefountas a donné lieu à de nouvelles accusations de favoritisme de la part des partis de l'opposition, hier. «Ça pue le patronage politique. Ils cherchaient quelque chose à lui donner. C'est grosso modo le message que nous avons entendu aujourd'hui», a dénoncé le député néo-démocrate Charlie Angus.

Plusieurs personnes proches de M. Housakos ont bénéficié de nominations stratégiques et lucratives depuis son arrivée au Sénat: Jean-Martin Masse au conseil d'administration de VIA Rail, Claude Carignan au Sénat, Marcel Tremblay comme juge de la citoyenneté ou Gerry Weiner au conseil d'administration du Vieux-Port, entre autres.

Les partis de l'opposition et des membres de l'industrie s'inquiètent d'autant plus de cette nomination que M. Pentefountas, avocat criminaliste sans expérience de son nouveau domaine, sera appelé à se pencher sur plusieurs dossiers d'importance cette année, dont l'intégration verticale des médias comme le fait Quebecor, le renouvellement de la licence de CBC/Radio-Canada et l'acquisition de CTV par Bell.

M. Pentefountas a fait valoir au comité que son regard frais sur des problèmes d'avenir et sa rigueur de juriste font de lui le bon candidat pour le poste.