Le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, demande au chef libéral fédéral Michael Ignatieff de prendre le même engagement que le premier ministre Stephen Harper et de promettre de ne pas réduire les paiements de transfert aux provinces pour rééquilibrer les finances publiques.

Le gouvernement fédéral est capable de retrouver l'équilibre budgétaire sans devoir sabrer dans les paiements aux provinces, a martelé le ministre Bachand, jeudi.

Le ministre québécois réagissait ainsi à la déclaration du chef libéral Michael Ignatieff voulant qu'il parviendrait à effacer le déficit fédéral de 50 milliards de dollars sans hausser les taxes et les impôts. M. Ignatieff n'a cependant pas dit où il couperait.

Interrogé à savoir si cela pouvait être de mauvais augure pour les paiements de transfert aux provinces, le ministre Bachand a dit souhaiter que M. Ignatieff trouve d'autres postes budgétaires à comprimer.

«Il est clair qu'il y a une chose que le gouvernement du Canada ne doit pas faire, c'est de toucher aux transferts fédéraux. Je pense que M. Harper, récemment, on l'a entendu dire qu'il ne toucherait pas aux transferts fédéraux dans le retour à l'équilibre budgétaire du Canada. On a chacun nos défis de retour à l'équilibre budgétaire. On va traverser cette partie-là ensemble. Je compte bien que le Parti libéral du Canada prenne le même engagement», a commenté le ministre québécois des Finances.

Il admet que cela représente un défi, mais ce défi existe pour toutes les législatures, a-t-il fait valoir. «C'est faisable. Le gouvernement du Canada était en équilibre budgétaire avant la récession, donc il y a moyen de se sortir de la récession. Ca prend un certain temps, parce que le niveau global de revenus a baissé. Même quand la relance économique part, votre niveau de revenu ne revient pas au même niveau. Mais si c'était là avant, c'est faisable dans l'avenir aussi», a lancé le ministre Bachand.

Il n'a toutefois pas voulu dire si, à ses yeux, il était possible de rétablir l'équilibre budgétaire sans hausser les taxes et impôts et sans réduire les paiements de transfert aux provinces.

«Je vais laisser le gouvernement du Canada regarder quels sont les outils. Nous au Québec on a des débats à faire sur la tarification, sur les tarifs et sur les services qu'on se donne», a conclu M. Bachand.