La députée libérale Caroline Simard ne voit pas de problème à avoir révélé l'attouchement sexuel dont elle a été victime sur Facebook. Mais la ministre de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, estime que les femmes qui subissent cet «acte criminel» doivent le dénoncer à la police.

Mme Simard, qui représente Charlevoix-Côte-de-Beaupré, a obtenu exigé - et obtenu - des excuses publiques de l'homme d'affaires Daniel Guay, qui lui pris un sein lors d'un cocktail tenu vendredi dernier. Elle a révélé son geste sur sa page Facebook en fin de semaine, sans toutefois porter plainte à la police.

Son geste n'est-il pas un désaveu du système de justice, décrié parce qu'il tend à décourager les victimes à dénoncer leurs agresseurs ?

«Il y a plusieurs façons de dénoncer, comme il y a plusieurs façons également de régler un litige ou un événement du genre, a expliqué la députée. On l'a vu hier, c'en est un bon exemple.»

Mme Simard dit avoir opté pour l'approche de la « justice réparatrice » plutôt que la voie judiciaire.

Ses propos tranchent avec ceux de la ministre de la Justice Stéphanie Vallée, qui est aussi responsable de la Condition féminine. Invitée à commenter les révélations de sa collègue, la ministre a invité toute victime d'agression sexuelle à porter plainte.

«C'est d'abord et avant tout un acte criminel, a dit Mme Vallée. Et par la suite, la façon dont le dossier sera traité, ça appartiendra au directeur des poursuites criminelles et pénales. Mais je ne peux qu'encourager les femmes à porter plainte et à dénoncer leur agresseur.»

Le premier ministre Philippe Couillard a salué le « courage » de sa députée et s'est dit satisfait de la résolution du problème.

«La personne qui est en cause a bien agi en présentant des excuses publiques, Caroline a accepté ces excuses, a dit le premier ministre. Je dirais que, pour cet événement, l'événement est clos, mais on reste encore toujours avec ce défi des comportements adéquats entre les hommes et les femmes.»

Copropriétaire de l'agence de location Hébergement Charlevoix, Daniel Guay est bien connu dans le milieu des affaires de cette région. Dans un communiqué diffusé lundi, il dit avoir sollicité de «l'aide professionnelle» pour «corriger ce comportement inadmissible».

L'organisme Tourisme Charlevoix, dont il est le vice-président, a indiqué mardi qu'il ne sera pas sanctionné en lien avec son geste.

PHOTO CLÉMENT ALLARD, LA PRESSE CANADIENNE

La députée libérale Caroline Simard