Depuis les dernières élections générales provinciales en 2008, sept députés ont quitté leurs fonctions et la facture associée à ces départs dépasse les 5 millions de dollars. Ces démissions de l'Assemblée nationale coûtent cher aux Québécois, selon la Ligue des contribuables du Québec.

La Ligue des contribuables a étalé ces chiffres à la suite de la démission du député libéral d'Argenteuil David Whissel, qui, la semaine dernière, a renoncé à son poste pour reprendre ses activités d'entrepreneur.

L'indemnité de départ consentie à M. Whissel n'a pas été rendue publique, mais la Ligue des contribuables l'évalue à un peu plus de 100 000 $.

La ronde de départs a touché tous les principaux partis provinciaux. Parmi les démissionnaires, on retrouve l'ancien chef adéquiste Mario Dumont, les péquistes François Legault et Camil Bouchard, et les anciens ministres libéraux Monique Jérôme-Forget, Jacques Dupuis, Nathalie Normandeau et bien sûr, David Whissel.

Jusqu'ici, la tenue des élections partielles pour remplacer ces démissionnaires a coûté pas moins de 4,2 millions $, et si on ajoute leurs indemnités de départs, ou leurs allocations de transition, le montant dépasse les 5 millions $.

La Ligue des contribuables du Québec s'insurge contre cette façon de faire. Claire Joly, directrice générale de la Ligue, estime que ceux qui ne terminent pas leur mandat ne méritent pas de si généreuses compensations.

«Le simple citoyen qui quitte volontairement son emploi n'a pas le droit à l'assurance chômage. C'est un genre d'indemnité qu'on voit que rarement dans le secteur privé, mais de plus en plus dans le secteur public», explique Claire Joly.

La Ligue reprend par ailleurs un élément du programme adéquiste qui prônait l'abolition de cette allocation de départ. En attendant que la chose se concrétise par force de loi ou par décret, Claire Joly aimerait que les députés qui renoncent à leur poste, refusent d'accepter un boni pour travail non accompli.

«Tout démissionnaire brise le contrat tacite qui existait entre lui et ses électeurs. Nous demandons à M. Whissell de donner l'exemple et de renoncer volontairement à son allocation de transition », soutient Mme Joly.

La Ligue des contribuables du Québec ajoute que si le salaire des députés est à ce point insuffisant, il faudrait peut-être considérer l'option d'augmenter leurs revenus.

«Il n'y a aucune raison pour que les députés se donnent des primes dont le montant est tenu secret. C'est une question de transparence», dénonce Mme Joly.