Le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, a cautionné mercredi le déménagement de 200 résidences qui gênent l'exploitation d'un gisement minier dans une petite municipalité de l'Abitibi-Témiscamingue.

Malgré le fait que toutes les autorisations réglementaires n'aient pas encore été émises pour l'exploitation d'une mine à ciel ouvert à Malartic, M. Béchard a estimé que la société Osisko avait le droit de relocaliser les maisons étant donné qu'elle a conclu une entente avec les propriétaires.

Selon M. Béchard, qui répondait à une question du député de Québec solidaire Amir Khadir, il faut respecter le souhait de la population locale qui est favorable au projet de l'entreprise.

«Il ne faut pas oublier que, dans bien des cas qui ont été amenés par le député, il s'agit d'ententes de gré à gré qui ont été faites, que les gens sont consultés, que les gens sont d'accord avec le projet, que les gens ont accepté le projet, a répondu le ministre en Chambre. Alors, il ne faut jamais mettre ça de côté non plus.»

En avril dernier, des audiences publiques ont eu lieu à Malartic, une municipalité située près de Val-d'Or, afin de recueillir les avis sur l'impact environnemental du projet.

Osisko avait alors affirmé que le gisement de Malartic contient un potentiel de six millions d'onces d'or, qu'elle prévoit extraire sur une période de 10 à 15 ans, ce qui laissera une fosse de deux kilomètres de long par 800 mètres de large, au sud de la municipalité de 3600 habitants.

De leur côté, les groupes environnementaux s'étaient inquiétés du fait que l'entreprise ait commencé la relocalisation avant même d'avoir reçu les autorisations d'exploitation de la part du gouvernement.

Affirmant mercredi qu'Osisko veut aussi déplacer une route, M. Khadir a accusé le gouvernement de laisser les entreprises minières faire ce qu'elles veulent au Québec.

«Défigurer Malartic, ce n'est pas assez pour Osisko, a-t-il dit. La compagnie veut maintenant déplacer la route 117 pour contourner la ville. Ca veut dire ruiner les commerces de la rue principale. Comme si ce n'était pas assez, Osisko ne veut pas assumer tous les coûts qu'entraîne le déplacement des maisons.»

Se défendant contre les accusations du député, M. Béchard, un ancien ministre de l'Environnement, a soutenu au contraire qu'un grand nombre de mesures ont été mises en place pour assurer que les sociétés minières prennent leurs responsabilités, entre autres au niveau environnemental.

«Ce n'est pas vrai qu'on va venir dire ici, à l'Assemblée nationale, que le régime minier québécois n'est pas bon, ne fonctionne pas et est tout croche alors qu'on est reconnus comme un des meilleurs endroits pour le secteur minier et pour le développement durable par l'Institut Fraser», a lancé le ministre.

L'été dernier, Osisko a commencé le déménagement de 60 résidences du secteur sud de Malartic, pour les relocaliser dans un nouveau quartier dans le nord de la municipalité.

L'entreprise espère pouvoir amorcer la construction de son complexe cet été et débuter la production au début de 2011.