Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, croit que le Canada devrait reconnaître comme un génocide la vague de violences perpétrées contre les sikhs en Inde, il y a plus de trente ans.

M. Singh, qui a passé une partie de la semaine à prendre ses distances face au mouvement indépendantiste sikh, est convaincu que les attaques menées par les hindous contre les sikhs après l'assassinat de la première ministre Indira Gandhi, en 1984, n'étaient pas spontanées, mais bel et bien orchestrées par le gouvernement indien.

En juin 1984, Mme Gandhi avait ordonné à l'armée d'investir le Temple d'or d'Amritsar, au Pendjab, lieu saint des sikhs qui était alors le refuge d'indépendantistes. Quatre mois plus tard, la première ministre Gandhi était assassinée par deux gardes du corps sikhs. Les émeutes qui ont suivi ont été meurtrières pour les adeptes de cette religion qui sont très minoritaires en Inde mais largement majoritaires dans l'État du Pendjab.

M. Singh croit qu'une déclaration qualifiant de génocide cette page de l'histoire indienne favoriserait l'apaisement des tensions entre sikhs et hindous, et permettrait à chacun de panser ses plaies, qui demeurent vives même après toutes ces années, a-t-il dit.

En 2016, alors qu'il était député néo-démocrate provincial en Ontario, M. Singh avait déposé une telle motion pour qualifier ces violences de génocide. Sa motion n'avait pas été adoptée mais une motion presque identique, déposée l'an dernier par un député libéral, cette fois, a connu plus de succès.

Cette motion de Queen's Park avait grandement irrité le gouvernement indien, et ce mécontentement explique en partie l'accueil glacial réservé au premier ministre Justin Trudeau lors de sa visite officielle dans ce pays le mois dernier.

Dans une entrevue à La Presse canadienne, vendredi, M. Singh indique qu'il ne souhaite pas que son parti dépose aux Communes une telle motion dans l'immédiat, mais il estime que ce serait très approprié de le faire éventuellement.