Le député conservateur de la région de Québec, Gérard Deltell, a fait son choix : il accorde son appui au député ontarien Erin O'Toole dans la course à la direction du Parti conservateur, « le meilleur candidat » selon lui pour battre les libéraux de Justin Trudeau aux élections fédérales de 2019.

Après plusieurs mois de réflexion, et après avoir rencontré l'ensemble des 14 candidats qui tentent de succéder à Stephen Harper à la barre du Parti conservateur, M. Deltell a confirmé sa décision vendredi en compagnie d'un Erin O'Toole tout sourire, visiblement satisfait d'obtenir l'appui de celui qui est vu comme une étoile montante dans les rangs conservateurs.

M. Deltell, qui a donc choisi de ne pas appuyer l'un des deux candidats du Québec dans cette course, soit Maxime Bernier ou Steven Blaney, était courtisé par plusieurs candidats. Son appui pourrait donner des ailes à la campagne de M. O'Toole, à environ deux mois de l'élection du prochain chef, qui sera élu le 27 mai.

En conférence de presse, M. Deltell s'est bien gardé d'écorcher les autres candidats dans cette course, et n'a pas voulu dire si la promesse de Maxime Bernier d'abolir la gestion de l'offre s'il devient chef du Parti conservateur et premier ministre, a pesé dans la balance. Cette promesse soulève la controverse, notamment chez les agriculteurs au Québec, et M. Bernier est le seul à s'être engagé à mettre fin à ce régime dans cette course.

« J'ai pris mon temps. J'ai pris le temps qu'il fallait pour analyser tout ce qui se passait dans la course au leadership, pour mesurer la qualité des candidats, pour mesurer les programmes, pour voir leur capacité, leur habilité à communiquer le message conservateur à travers tout le pays. La conclusion à laquelle j'en suis venu est très simple. Nous avons d'excellents candidats. Je suis avec le meilleur, Erin O'Toole, un homme pragmatique qui va réussir à rassembler les conservateurs, à attirer les Canadiens à notre parti et à diriger le pays bientôt convenablement », a affirmé M. Deltell.

Le prochain chef du parti sera élu selon une formule qui accorde le même poids aux 338 circonscriptions électorales du pays, peu importe le nombre de membres que compte une association de circonscription. Résultat : le Québec, même s'il compte seulement environ 10 % des membres du parti, aura une influence considérable sur le choix du prochain chef. Au dernier scrutin, le Québec est la seule province où les conservateurs ont réussi à faire des gains. Ils ont remporté 12 sièges en tout.

Pour l'heure, il ne reste qu'un seul député du Québec, Joël Godin, à annoncer ses intentions. Le camp d'Erin O'Toole se montre optimiste de le convaincre de se rallier.

Quatre députés du Québec ont choisi d'appuyer la candidature d'Andrew Scheer - Alain Rayes, Luc Berthold, Pierre Paul-Hus et Sylvie Boucher. Les députés Jacques Gourde et Alupa Clarke ont pour leur part jeté leur dévolu sur Maxime Bernier tandis que Bernard Généreux a dit vouloir rester neutre. Quant à Denis Lebel, il doit aussi demeurer au-dessus de la mêlée étant donné qu'il occupe les fonctions de chef adjoint du parti de manière intérimaire.

M. Deltell avait été encouragé par plusieurs à se lancer lui-même dans la course au cours des derniers mois, mais il a écarté cette option, estimant qu'il n'était pas encore prêt à relever un tel défi.

Représentant la circonscription de Louis-Saint-Laurent aux Communes depuis 2015, M. Deltell a souligné les faits d'armes de M. O'Toole dans les Forces armées canadiennes, et son bilan en tant qu'avocat à Toronto et ministre des Anciens combattants dans le gouvernement Harper, pour expliquer sa décision.

« Cet appui aujourd'hui nous rapproche un peu plus de la victoire dans cette course au leadership. Durant ma carrière dans l'armée, ou en tant qu'avocat ou ministre, j'ai démontré que je suis capable de bâtir de grandes équipes et réaliser des choses. En tant que leader du Parti conservateur, je vais me battre à chaque jour pour ramener des emplois et créer des chances de réussir pour les Canadiens », a pour sa part déclaré M. O'Toole, qui s'exprime convenablement dans les deux langues officielles.

Les autres candidats dans cette course sont les députés Michael Chong, Lisa Raitt, Kellie Leitch, Brad Trost, et Deepak Obhrai. Les anciens députés Chris Alexander, Pierre Lemieux et Andrew Saxton sont également de la course, tout comme l'homme d'affaires de Vancouver Rick Peterson et l'homme d'affaires Kevin O'Leary.