La ministre des Institutions démocratiques Maryam Monsef promet de réduire l'impact qu'a l'argent sur la politique fédérale, alors que l'on constate que les groupes de revendication tentent de plus en plus activement d'influencer le résultat des élections.

Des rapports financiers déposés auprès d'Élections Canada par de soi-disant tierces parties révèlent que 104 groupes - principalement des syndicats - ont dépensé un peu plus de 6 millions de dollars lors de la longue campagne électorale de l'automne dernier.

C'est deux fois plus de groupes et près de cinq fois plus d'argent que lors de l'élection fédérale précédente, en 2011.

Ces chiffres n'incluent pas l'argent dépensé dans les mois ayant précédé le déclenchement de la campagne, alors que les dépenses politiques n'étaient pas réglementées.

Dans une déclaration remise à La Presse Canadienne, Mme Monsef a affirmé que son gouvernement s'assurerait que les règles sur les dépenses - pendant et entre les élections - feront en sorte que « les électeurs, et non les dollars, détermineront l'issue des élections ».

Une révision controversée des règles électorales par l'ancien gouvernement conservateur, en 2014, permet aux partis politiques, à leurs candidats et à de tierces parties d'augmenter leurs limites de dépenses par 1/37e pour chaque jour qu'une campagne excède le minimum de 37 jours.

Bien que la durée des campagnes récentes, incluant celle de 2011, soit généralement restée près du minimum, l'ancien premier ministre Stephen Harper a choisi de faire de la dernière campagne un marathon de 78 jours.

La campagne 2015 est ainsi devenue « l'une des plus longues de l'histoire canadienne » et a permis « des hausses importantes des limites de dépenses des entités politiques », a noté Mme Monsef.

La déclaration de Mme Monsef et sa référence aux « entités politiques » semblent aller plus loin que n'allait la plateforme électorale de son parti, qui promettait de colmater la brèche créée par la loi conservatrice sur les élections à date fixe, qui permettait des dépenser sans compter dans les mois précédant le déclenchement de la campagne.

La plateforme promettait de s'assurer que les dépenses entre les périodes électorales seraient limitées et de réviser les limites de dépenses permises par les partis pendant les élections. Elle ne mentionnait cependant pas les dépenses des tierces parties pendant les élections.