Le ministre fédéral de l'Infrastructure, Amarjeet Sohi, s'est montré ouvert dimanche à ce que des villes ou des provinces paient moins que le tiers du coût de certains projets d'infrastructure dans le cadre de l'ambitieux programme promis par les libéraux durant la dernière campagne électorale.

Le ministre Sohi a ouvert cette porte en marge d'une retraite du Conseil des ministres qui se tient à Saint-Andrews, au Nouveau-Brunswick, jusqu'à demain. Les membres du cabinet de Justin Trudeau y tiennent une série de réunions pour discuter de leurs plans et de leurs objectifs au cours de la prochaine année.

La question de l'investissement dans les infrastructures est au centre des préoccupations du gouvernement Trudeau et de ces rencontres, compte tenu de l'état de l'économie canadienne et du prochain budget fédéral, qui devrait détailler la promesse libérale de faire passer les investissements en infrastructures de 65 à 125 milliards de dollars sur 10 ans.

Or, le Canada a déjà lancé un important programme pour relancer l'économie dans la foulée de la dernière crise financière, et « certains partenaires ont soulevé des préoccupations quant à leur capacité » de dépenser de telles sommes, a reconnu en point de presse le ministre Sohi. Les provinces et les municipalités sont souvent tenues de débourser la même somme que le fédéral pour financer des projets.

«Allons-nous garder la formule du tiers, ou allons-nous trouver d'autres manières d'améliorer ce soutien?», a avancé M. Sohi, lui-même ancien conseiller municipal à Edmonton. «C'est une autre raison pour laquelle nous voulons mener des consultations avec les provinces, les territoires et les municipalités.»

Rencontre de haut niveau

La retraite des ministres libéraux se tient une semaine avant la reprise des travaux parlementaires, qui permettra au nouveau gouvernement de s'attaquer de front aux nombreuses promesses électorales faites lors de la dernière campagne.

«Nous allons vraiment prendre un point de vue un peu large sur l'horizon gouvernemental», a expliqué le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Dominic LeBlanc.

«Ce n'est pas pour discuter d'un dossier en particulier ou d'un autre dossier. L'idée est [de déterminer] pour l'année 2016 et les années qui vont suivre quelles sont les priorités pour le gouvernement, et qu'est-ce que nous pouvons faire d'une façon assez méthodique pour nous assurer que l'agenda que les Canadiens nous ont confié sera en vigueur au cours des prochains mois et des prochaines années.»

Le coup d'envoi de ces rencontres a été donné dimanche soir par une présentation derrière des portes closes du gourou britannique de l'administration publique Michael Barber. Premier fonctionnaire dans l'administration de Tony Blair, ce dernier a discuté de l'art pour un gouvernement de bien cibler et atteindre ses objectifs. Ces rencontres se poursuivront aujourd'hui avec des séminaires et des groupes de travail sur le même thème.

Une foule de plus d'une centaine de résidants et partisans libéraux attendait le premier ministre lors de son arrivée au centre de villégiature au bord de la baie de Fundy, dimanche après-midi. «Nous sommes une petite municipalité, il ne se passe pas tant de choses que ça, et Justin Trudeau est ici... Il fallait que je vienne voir!», a lancé une résidante.

«J'espère prendre un selfie avec lui», a confié avec un sourire gêné une adolescente brésilienne qui participe à en échange étudiant dans la région.

Le premier ministre Trudeau doit prendre la route de Davos demain pour participer à la réunion annuelle du Forum économique mondial.