Les gens sont durs avec les politiciens, dit François Legault. Après la démission de la mairesse de Gatineau, devant l’inquiétude soulevée par les départs de plus en plus d’élus municipaux, le premier ministre du Québec s’est ouvert jeudi sur sa propre expérience de l’incivilité de certains citoyens.

« Je vous invite à aller sur mon compte Facebook ou X. Vous allez voir que ce n’est pas toujours beau ce qu’on dit sur moi », a-t-il lancé, en réponse à des questions à ce sujet lors d’une conférence de presse à Morin-Heights, dans les Laurentides, où il se trouvait justement pour rencontrer des élus locaux.

Bien qu’il dise « s’habituer » à ces propos parfois orduriers, le chef de la Coalition avenir Québec ajoute du même souffle « qu’on ne s’habitue jamais à 100 % ». Son épouse et ses enfants, dit-il, en sont plus affectés.

Il en profite pour rappeler le dernier geste posé par son gouvernement en la matière : l’affectation de fonds pour la mise sur pied d’un service d’aide par téléphone destiné aux élus municipaux et leurs familles.

« Mais c’est vrai qu’actuellement, il va falloir faire un appel à tous », a-t-il ajouté, estimant qu’il devrait aussi y avoir « des conséquences pour les gens qui font des menaces ».

La mairesse de Gatineau, France Bélisle, a démissionné jeudi en dénonçant le climat hostile qui régnerait à l’hôtel de ville, une allégation que rejette l’opposition.

Son départ s’inscrit toutefois dans une tendance lourde, alors qu’au moins 741 des 8000 élus municipaux ont quitté leurs fonctions depuis 2021. À Québec, le Parti libéral et Québec solidaire ont d’ailleurs réclamé la semaine dernière la tenue d’une commission parlementaire sur le rôle des élus municipaux.