Les agents canadiens des services étrangers ont déserté leurs bureaux jeudi midi, et ils ne comptent pas y retourner avant que les négociations avec le gouvernement au sujet de leurs salaires ne débloquent.

Dans les établissements d'Ottawa, Dublin, Hong Kong, Londres, Paris, Tel-Aviv, Tokyo, Ramallah et Bruxelles, les membres de l'Association professionnelle des agents du service extérieur (APASE) ont ainsi quitté papiers et ordinateurs pour prendre les rues et manifester.  

« Tant que nous n'aurons pas un appel du Conseil du Trésor pour revenir à la table des négociations [rompues depuis 16 mois], nous allons intensifier les moyens de pression », avait averti Tim Edwards, président du syndicat de l'APASE, dans un entretien avec La Presse il y a deux semaines.  

Chose promise, chose due : les 500 agents politiques et commerciaux travaillant au siège social du ministère des Affaires étrangères et Commerce international, à Ottawa, ne retourneront pas travailler « jusqu'à nouvel ordre », a indiqué l'APASE. 

« Après deux ans de négociations et une interruption de quatre mois dans les négociations, le gouvernement est revenu à la table avec les mêmes propositions qu'en 2011 », a déploré Tim Edwards. «Ils ont confirmé qu'ils n'ont pas reçu l'approbation de nous proposer une nouvelle offre de paye. On est convaincus que ce refus vient d'en haut, que c'est une décision politique.»

Depuis près de deux mois, l'APASE organise divers moyens de pression. Une première grève tournante a été organisée à la mi-mai, lors d'un voyage du gouverneur général David Johnston et du ministre des Affaires étrangères en Afrique. Quatre missions canadiennes du continent africain ainsi que les agents de Mexico et d'Ottawa avaient alors débrayé.

Cette fois, les bureaux des capitales de la France, de l'Irlande et du Royaume-Uni sont visés, justement parce que le premier ministre Stephen Harper doit s'y rendre la semaine prochaine dans le cadre du G8. 

La principale revendication des diplomates est liée aux écarts de salaire entre leurs membres et d'autres professionnels du gouvernement qu'ils côtoient à Ottawa. « Nous avons fait des compromis afin d'apaiser leurs craintes au sujet de la conjoncture économique, mais ils semblent vouloir continuer à punir les diplomates, qui gagnent 14 000 dollars de moins que leurs collègues d'Ottawa qui font le même travail », a déclaré Tim Edwards.  

En plus des bureaux susmentionnés, les services de l'immigration de Pékin, Shanghai, Delhi et Chandigarh (Inde) devront réduire leurs opérations en raison de l'absence d'agents de l'immigration sur place.