Le sénateur de l'État de New York, Charles Schumer, a demandé vendredi aux responsables américains de la réglementation environnementale de travailler avec les autorités canadiennes afin d'empêcher la Ville de Montréal de déverser huit milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent.

Le déversement, que Montréal juge nécessaire pour relocaliser une chute à neige afin de progresser dans le chantier de l'autoroute Bonaventure, doit s'amorcer le 18 octobre.

Les eaux usées ne se dirigeront pas vers l'État de New York, ce qui n'a pas empêché des dirigeants américains de s'opposer au déversement.

M. Schumer a demandé à l'agence américaine de protection environnementale (EPA) de travailler avec le gouvernement canadien et le département d'État afin de trouver une solution de rechange.

Selon le sénateur, «les eaux usées pourraient avoir un impact grave sur l'écosystème et la faune du fleuve, de même que l'industrie du tourisme du comté de St. Lawrence», dans le nord de l'État de New York.

L'agence de protection environnementale a publié un communiqué, vendredi, dans lequel elle affirme n'avoir aucune autorité réglementaire au Canada.

«Bien que l'EPA estime que le déversement de huit milliards de litres - plus de deux milliards de gallons - d'eaux usées dans toute étendue d'eau soit une mauvaise idée, l'EPA n'a aucune autorité en cette matière, parce que le déversement n'aura aucun impact sur les eaux américaines», a-t-elle écrit.

Le groupe écologiste Save the River affirme qu'il doit certainement y avoir une façon pour la Ville de Montréal de se débarrasser de ses eaux usées sans mettre potentiellement en danger la santé humaine et la faune.

«Bien que notre portion du fleuve ne soit pas en aval de l'endroit où la ville prévoit déverser cette quantité massive d'eaux usées, celui-ci fait partie du fleuve que nous tentons jour après jour de protéger», a déclaré le directeur exécutif de Save the River, Lee Willbanks.

«C'est inacceptable de nos jours et nous pouvons, et devons, faire mieux.»