Longtemps perçu comme un farouche opposant à l'automobile à Montréal, Richard Bergeron, qui vient de rallier l'administration Coderre, défend maintenant la construction de stationnements au centre-ville et le prolongement de l'autoroute 19.

La métamorphose est complète. Au cours de la consultation publique sur le prolongement de l'A-19 en septembre, Richard Bergeron avait fait connaître son opposition au projet, y voyant «une mauvaise utilisation des fonds publics». Devant le conseil municipal hier, l'ex-chef de Projet Montréal a longuement expliqué pourquoi il a voté contre une motion présentée par son ancien parti afin d'en réclamer l'abandon.

S'il reste opposé «sur le fond», Richard Bergeron dit maintenant adhérer à la stratégie du maire Coderre qui consiste à travailler avec le gouvernement provincial plutôt que contre lui. «On va faire une magnifique bataille en faveur de Montréal, et non pas une bataille inutile contre Québec», a-t-il lancé.

Autre changement, au cours de la campagne électorale 2013, Richard Bergeron avait proposé de réduire le nombre de stationnements au coeur de Montréal. Maintenant responsable du développement du centre-ville au comité exécutif, Richard Bergeron se dit favorable à la construction de stationnements étagés. «Si le privé est prêt à risquer 50 millions dans un stationnement, let's go, bonhomme», a-t-il indiqué au cours d'un point de presse hier.

Seule limite, l'élu refuse de voir la Ville investir dans de tels projets. Pour stimuler l'investissement privé, Richard Bergeron propose plutôt des allégements fiscaux pour permettre aux propriétaires de stationnements de rentabiliser leurs projets.

Pour du «condo-stationnement»

Richard Bergeron a notamment affirmé hier étudier comment permettre le développement de stationnements dans le Vieux-Montréal. «Le problème se pose dans le Vieux-Montréal. On veut refaire la rue Saint-Paul, qui est utilisée par les résidants comme stationnement. Une des pistes qu'on envisage, c'est de construire un immeuble de stationnement, des condos-stationnement. Mais attention, le ministère de la Culture va avoir son mot à dire», a-t-il dit.

Richard Bergeron s'est défendu d'avoir changé diamétralement d'idée depuis son entrée au sein de l'administration Coderre. Il assure avoir plaidé pour des allégements fiscaux pour les stationnements au cours de la dernière campagne électorale. Vérification faite, le programme de son parti n'en faisait pas mention. Le document précisait simplement qu'on voulait utiliser la taxe sur le stationnement au centre-ville pour financer un fonds dédié au transport en commun.

Plus de stationnement

La question des stationnements au centre-ville a rebondi au conseil municipal quand le maire a été questionné sur l'avenir du projet de patinoire à l'îlot Clark. Denis Coderre a indiqué qu'une décision serait prise d'ici quelques semaines et assuré que ce terrain serait prêt en mai 2017, à temps pour le 375e anniversaire. La question est de savoir s'il y aurait un stationnement étagé en sous-sol ou non.

Le maire a dit vouloir favoriser le développement des stationnements au centre-ville. Au cours de la réunion du conseil municipal, le maire a affirmé être en réflexion sur la possibilité d'autoriser la construction d'immeubles uniquement utilisés à cette fin, ce qui n'est pas permis en ce moment. «Il y a peut-être des changements réglementaires à faire, on y réfléchit.»

Le maire évoque même la possibilité de développer des partenariats avec le privé, sans s'avancer sur la forme que cela pourrait prendre. «On a besoin de stationnement, la question, c'est: ça relève de qui?», a indiqué Denis Coderre.