De nombreux cyclistes les craignent, et de nombreux automobilistes craignent à leur tour les cyclistes qui les empruntent. Dans les tunnels, qui permettent de se déplacer sous les viaducs, la cohabitation est difficile. Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec, nous présente les réussites et les échecs montréalais en la matière.

Les «bad» tunnels

Rue D'Iberville, à l'intersection du boulevard Saint-Joseph

«Le trottoir est très étroit et comme il y a un mur de béton, on se sent très inconfortables d'y rouler. Et si on le fait, on a peur de tomber du petit trottoir. La rue est d'une largeur qui fait que les autos ont envie de circuler vite», explique Suzanne Lareau, qui estime que des bandes rugueuses à l'entrée du viaduc pourraient contribuer à régler la problématique de cette infrastructure, surnommée le «tunnel de la mort».

Rue Saint-Urbain, à l'approche de la rue Bernard

«On se dit «affaire classée, on a une piste cyclable»», remarque Mme Lareau. «Mais la piste est là pour rejoindre le réseau vert. Elle n'est pas accessible aux cyclistes qui transitent par Saint-Urbain. On se retrouve donc coincés entre les autos et le mur, et les autos sont un peu en colère, parce qu'elles ne savent pas que la piste n'est pas facilement accessible.» Sa solution: une brèche pour permettre l'accès à la piste cyclable à partir de Saint-Urbain.

Avenues De Lorimier et Papineau, entre les rues Masson et Holt

«Ce sont de très longs tunnels, et plus c'est long, plus c'est large, plus ça roule vite! observe la cycliste. L'infrastructure donne le goût aux voitures de rouler vite.» Ici, la réglementation qui permet aux cyclistes d'utiliser le trottoir est très bien accueillie. «Les trottoirs sont d'une bonne largeur et ils offrent une bonne solution de rechange.»

Avenue du Parc, au nord de l'avenue Van Horne

«C'est un petit tunnel, très court et profond. On a beaucoup plus le goût d'emprunter le trottoir à cause du dénivelé, mais il est étroit. Dans la rue, ça roule vite. Et l'intersection Van Horne-du Parc est extrêmement mal foutue. Ça roule vite dans les deux rues; je déteste passer par là», avoue Mme Lareau. La solution? Éviter ce tunnel, autant que possible...

Les bons tunnels

Boulevard Saint-Joseph, à l'intersection de la rue D'Iberville

«À cette intersection, on a du bon et du mauvais», lance Suzanne Lareau. «Du côté de Saint-Joseph, le trottoir est très large, la rue est large et laisse un bon dégagement pour un cycliste qui veut y rouler.»

Rue Masson, entre l'avenue De Lorimier et la rue D'Iberville

«On a ajouté une bande cyclable et c'est bien!», se réjouit Mme Lareau.

Boulevard Saint-Laurent, entre les rues Bernard et de Bellechasse

«Ce sera l'exception, ce sera top! J'ai hâte de voir, lance Mme Lareau à propos de ce tunnel en pleine rénovation. C'est une intersection qui est très achalandée. Ce sera génial. Mais on ne pourra pas avoir ça dans tous les viaducs. Il va falloir trouver des solutions pour les autres», prévient-elle.