Le gouvernement fédéral a demandé à la société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain d'évaluer les conséquences financières et techniques d'un retard de livraison du nouveau pont Champlain, qui pourrait coûter jusqu'à 250 millions de dollars aux contribuables.

Infrastructure Canada et le consortium responsable de la construction du nouveau pont, Signature sur le Saint-Laurent (SSL), se sont entendus sur une série de mesures pour accélérer les travaux en vue de respecter l'échéancier initial de décembre 2018.

Au cours d'une rencontre d'informations, vendredi, le responsable du projet chez SSL, Daniel Genest, a reconnu que sans ces mesures, le nouveau pont ne sera pas livré avant l'été 2019, soit un retard de sept à huit mois par rapport aux prévisions.

En vertu du contrat signé en 2014 entre Infrastructure Canada et SSL, ce retard pourrait valoir des pénalités de 100 000 $ par jour, pour les 7 premiers jours, et de 400 000 $ par jour pour chaque journée subséquente.

C'est l'état du pont Champlain actuel qui suscite toutefois le plus d'inquiétudes, dans l'immédiat. Le président de la société fédérale responsable de son entretien, Glen Carlin, a révélé que si on devait prolonger la vie de ce pont au-delà de décembre 2018, il faudra entreprendre d'autres travaux de renforcement pour solidifier sa structure.

Pour assurer la sécurité du pont pour une année de plus que ce qui était prévu, il en coûterait environ 200 millions de dollars, selon les conclusions des experts consultés par PJCCI.

S'il fallait prolonger sa vie utile de deux ans, les frais passeraient à environ 250 millions.

La nature des travaux qui devront être entrepris dans ces «scénarios du pire» reste quant à elle à préciser.

La responsable des projets de construction de pont chez Infrastructure Canada, Chantale Côté, a affirmé que des négociations étaient en cours pour savoir comment la facture sera partagée entre le gouvernement fédéral et le consortium SSL pour les coûts d'accélération des travaux. Ceux-ci prévoient entre autres une augmentation du nombre d'ouvriers sur le chantier, une augmentation du personnel d'encadrement des travaux, des ajouts d'équipements, ainsi que la conversion de certains sites pour augmenter l'entreposage des pièces préfabriquées du pont sur le chantier.