Les automobilistes qui empruntent l'autoroute Métropolitaine devront prendre leur mal en patience, car il semble bien que la portion en direction ouest de cette artère majeure ne sera pas encore rouverte jeudi.

En fait, en point de presse, mercredi après-midi, le ministre des Transports, Jacques Daoust, a laissé entendre que le meilleur scénario pour une réouverture serait «dans deux ou trois jours».

M. Daoust a expliqué que l'évaluation de l'état de la situation se faisait rapidement et qu'on devait pouvoir obtenir un diagnostic plus complet dans les 12 prochaines heures, soit tôt jeudi. Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a ajouté que l'on ne pouvait pas se permettre de laisser passer les voitures sur la structure tant qu'on ne connaîtra pas l'étendue des travaux.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, demande à la population d'être patiente. Aux côtés des ministres lors du même point de presse sur les lieux de l'accident, M. Coderre n'avait pas écarté plus tôt la possibilité que l'artère soit ouverte pour l'heure de pointe en fin de journée, jeudi, mais a indiqué qu'on ne pourra pas le confirmer avant que les experts aient déterminé que les lieux sont sécuritaires.

Le conducteur d'un camion-citerne est mort et six autres personnes ont été blessées légèrement dans une collision qui a provoqué un immense brasier, mardi en fin d'après-midi.

En direction est, l'autoroute a été rouverte mercredi matin dans ce secteur, de même que la voie de desserte, ce qui permet un peu plus de mobilité.

«Demain matin (jeudi), on devrait être en mesure d'évaluer l'ampleur des dommages, à savoir s'ils sont superficiels, moyens ou sévères. Et seulement alors, on pourra déterminer quand on pourra légitimement ravoir notre circulation de façon fluide», a dit le ministre Daoust.

Les premières équipes du ministère ont pu se rendre sur les lieux du drame un peu après 9h, mercredi matin. Environ deux heures plus tard, le prélèvement des premiers éléments a été complété. Ainsi, les remorqueurs s'étaient affairés mercredi midi à retirer la carcasse du camion-citerne s'étant embrasé la veille sur l'autoroute 40, causant la mort du conducteur.

Les ingénieurs du ministère des Transports du Québec ont ensuite pu commencer à effectuer l'analyse approfondie cruciale de la chaussée sous le camion-citerne.

Les premiers constats sur l'état de la chaussée semblent tout de même encourageants.

«Il semblerait que les joints d'étanchéité n'ont pas été atteints, ce qui serait une très bonne nouvelle. Après cela, on aura sûrement un peu de béton à faire, et un peu d'asphalte à faire. Pour ce qui est des parapets, il serait possible de placer des parapets de chantier temporairement, et d'essayer de rétablir la circulation le plus rapidement possible», a indiqué M. Daoust.

À la suite du point de presse, la porte-parole du ministère, Sarah Bensadoun, qui suit de près les examens effectués sur les lieux de l'accident depuis mardi, lui a fait écho, disant qu'il n'y avait pas d'indices d'un impact sur les joints de dilatation, un élément crucial pour une telle structure. Il est essentiellement question d'une dégradation au niveau de la chaussée.

«Sur la couche de béton la plus en surface, on a vu qu'il y avait du délaminage, c'est-à-dire de l'effritement. On doit voir à partir des échantillons prélevés en laboratoire l'étendue des dommages en profondeur. Ensuite, on pourra établir un calendrier d'intervention», a-t-elle fait valoir.

Tout de même, en fin d'après-midi, mercredi, l'investigation du ministère pour évaluer les travaux à effectuer n'était pas complétée.

«Ça va dépendre des résultats en laboratoire, qui vont indiquer le genre de techniques à utiliser (pour les travaux). Il y a des travaux - béton en séchage rapide, par exemple - qui peuvent être terminés en trois ou quatre heures», a-t-elle souligné.

Le porte-parole de la Sûreté du Québec, Jimmy Potvin, a dit que la collision fatale aurait résulté de l'immobilisation d'un autre camion dans les voies, sans donner plus de détails. Le porte-parole de la SQ a affirmé que les images des caméras de surveillance avaient été visionnées, mais qu'un examen plus approfondi se poursuivrait dans les prochains jours.

Des images montraient mardi un autre camionneur, Carol Bujold, ayant tenté de porter secours à la victime, Gilbert Prince.