La demande accrue en biocarburants, en bois et en produits alimentaires menace de destruction les forêts de la planète, avertissent deux rapports américains publiés lundi à Londres.

Il faudra exploiter 515 millions d'hectares supplémentaires d'ici à 2030 afin de satisfaire les besoins agricoles et énergétiques, estime l'organisation américaine Rights and Resources Initiative (RRI) dans deux rapports présentés à la Chambre des Communes. Cette surface représente près du double des terres actuellement exploitées.

«A moins que des mesures soient prises, les propriétaires traditionnels de la forêt et les forêts elles-mêmes vont être les plus grands perdants», a mis en garde Andy White, coordinateur de RRI.

«Cela va signifier une plus grande déforestation, plus de conflits, plus d'émissions de CO2, plus de réchauffement climatique et moins de prospérité», a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

«La double crise des carburants et des produits alimentaires attire de nouveaux investissements significatifs et une importante spéculation foncière. Seule la protection des droits des personnes qui vivent dans et aux environs des forêts les plus vulnérables peut empêcher la dévastation que ces forces provoqueront sur les pauvres», a poursuivi l'expert.

Le RRI, une coalition d'organisations internationales de défense des forêts, appelle à la reconnaissance des droits fonciers et civiques de ceux qui vivent dans les forêts et une gestion plus démocratique des régions forestières afin de protéger les habitants, l'écologie et le climat.

La coalition appelle en particulier à des réformes des droits fonciers dans les pays qui émettent d'importantes quantités de CO2 en raison de la déforestation, notamment le Brésil, l'Indonésie, la République démocratique du Congo et la Malaisie.