Un gouvernement de la Coalition avenir Québec donnerait trois ans aux nouveaux immigrants pour apprendre le français, faute de quoi ils devraient quitter la province.

En entrevue à Radio-Canada vendredi matin, le chef caquiste François Legault a expliqué qu'on remettrait un certificat temporaire aux nouveaux arrivants, qui disposeraient dès lors de trois ans pour suivre des cours de français gratuits et réussir un test de base.

Ceux qui échouent, a poursuivi M. Legault, se retrouveront dans la même situation qu'un étudiant ou un travailleur temporaire, et devront s'en aller. Il refuse toutefois de parler d'une « expulsion ».

Il faut que les immigrants aient un incitatif à suivre ces cours de français, a expliqué le chef de la CAQ, « sinon, c'est pas vraiment sérieux ».

M. Legault a rappelé que 56 % des immigrants qui arrivent au Québec ne parlent pas français, que 26 % d'entre eux finissent par partir, et que le taux de chômage chez ceux qui restent est de 14,1 % après cinq ans.

Il a déclaré au micro d'Alain Gravel que cela témoigne d'un « problème d'intégration » et qu'on « sélectionne mal nos immigrants ».

M. Legault est d'avis qu'il est possible « de protéger notre langue, notre valeur et notre identité en restant dans le Canada, en utilisant les pouvoirs qu'on a et en allant en chercher d'autres ».

La CAQ a déjà proposé d'abaisser de 50 000 à 40 000 le nombre d'immigrants que le Québec accueille chaque année.

François Legault a fait sourciller, jeudi, quand il a prévenu que les Québécois risquent de perdre leur identité et de voir s'éteindre le français s'ils ne gèrent pas la grande majorité des dossiers d'immigration, sans l'apport d'Ottawa.