« Gertrude Bourdon, c'est Gaétan Barrette », a attaqué la potentielle ministre de la Santé de François Legault, cet après-midi, alors que sa vis-à-vis libérale assumait sans problème son possible rôle de simple consolidatrice des réformes libérales en santé.

Peignant un portrait sombre de la situation actuelle du réseau, la candidate caquiste Danielle McCann a affirmé que la solution à ces problèmes passait par la fin du temps supplémentaire imposé aux infirmières. Gertrude Bourdon, la femme de confiance du premier ministre Couillard, a plutôt prédit que ce système deviendrait vite inutile grâce aux réformes Barrette.

Les deux femmes - ainsi que la péquiste Diane Lamarre et la solidaire Vanessa Roy - se sont affrontées pendant un débat électoral sur la santé organisé par la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ), syndicat majoritaire chez les infirmières.

Au cours des échanges extrêmement courtois, Mme McCann a promis d'« abolir définitivement le temps supplémentaire obligatoire ». Il s'agissait d'un engagement déjà rendu public par la formation politique de M. Legault. « C'est non seulement réaliste, c'est nécessaire. On ne peut pas laisser les infirmières dans ce contexte-là », a-t-elle ajouté dans un point de presse en marge du débat, où le ton était plus aggresif.

Mme McCann n'a pas voulu avancer un délai clair pour cette abolition, se contentant de dire qu'elle y travaillerait dès « le jour 1 » d'un gouvernement caquiste. « Si on peut le faire à l'intérieur d'un an, on va le faire. »

La situation était inverse chez les libéraux : Gertrude Bourdon avait un délai clair à communiquer, mais pas d'engagement ferme.

« Si on regarde ce qui est en train de se mettre en oeuvre, on devrait avoir éliminé ça complètement d'ici deux ans. C'est gros ce que je vous dis, mais c'est ce qu'on est en train de faire », a-t-elle dit. « Nos [nouvelles] infirmières sont en train de se faire former, de se faire intégrer au sein des équipes. »

Elle a appelé le réseau à procéder à des « affichages massifs de postes » afin de fournir des renforts aux professionnels en soin. Elle a affirmé qu'elle avait procédé de cette façon au Centre hospitalier de Québec (CHU), qu'elle dirigeait jusqu'à récemment.

« C'est indécent »

La potentielle successeure libérale de Gaétan Barrette a aussi qualifié d'« indécent » le discours négatif des partis d'opposition face à la situation actuelle du système de santé. « La réforme était nécessaire. J'ai eu le courage de rester dedans pour aider à la faire et maintenant je veux la consolider, parce que ça ne peut pas prendre [seulement] trois ans. »

Au premier rang des détractrices visées par Gertrude Bourdon : Danielle McCann, mais aussi la péquiste Diane Lamarre.

« C'est une catastrophe ce qu'on vit actuellement. Il faut être très décalé de ce que les citoyens vivent », a-t-elle attaqué. « Depuis quatre ans, ça s'est détérioré. » 

Mme Lamarre n'a pas voulu se prononcer sur l'espérance de vie du temps supplémentaire obligatoire sous un gouvernement péquiste, mais a tout de même fait valoir que sa formation politique était la seule à avoir prévu de consacrer un fonds spécial à ce problème. « À court terme, on est les seuls à avoir proposé quelque chose de très concret », a-t-elle dit, ajoutant que dans un monde idéal, le temps supplémentaire obligatoire ne serait pas permis.

Vanessa Roy, une physiothérapeute qui se présente sous la bannière de Québec solidaire (QS) dans la circonscription de Verdun, a pour sa part proposé de faire des médecins des employés du système de santé et de remettre en valeur les CLSC comme porte d'entrée pour les patients.