Le Parti libéral (PLQ) tenteront de faire dans un éventuel deuxième mandat ce qu'ils n'ont pas réussi à garantir durant le premier : fournir un médecin de famille à tous les Québécois qui souhaitent en avoir un.

En ce 8e jour de campagne électorale, jeudi, la santé était le thème à l'ordre du jour, dans la caravane libérale, de même que dans celle de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui, elle, s'est intéressée à la santé visuelle des jeunes.

Au terme d'un deuxième mandat, le PLQ croit que cette fois serait la bonne et que 90 % de la population devrait avoir accès à un médecin de famille.

Le taux d'assiduité, soit la disponibilité réelle des médecins à voir des patients, devrait atteindre 95 %.

Le taux actuel de prise en charge des médecins de famille avoisine les 80 %. Or, les patients n'ayant pas de médecin de famille auront davantage tendance à engorger les urgences des hôpitaux si un problème de santé survient.

Le gouvernement Couillard compte également sévir si les médecins spécialistes et omnipraticiens n'atteignent pas un taux de prise en charge de 85 % dès la fin de la présente année. Il s'agissait du plancher fixé à la fin de la dernière année, mais la cible a été repoussée.

En conférence de presse, la candidate libérale dans Jean-Lesage et future ministre de la Santé, si les libéraux sont réélus, Gertrude Bourdon, a dit qu'elle se montrerait ferme avec les médecins de famille qui tardent à prendre en charge un plus grand nombre de patients.

Le chef libéral, Philippe Couillard, s'est aussi engagé à injecter 200 millions de dollars dans l'embauche de personnel soignant, infirmières et préposés aux bénéficiaires, jeudi, à Saint-Georges, en Beauce.

ALENA : silence radio

Pendant ce temps, les négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entre le Canada et les États-Unis pourrait devenir un enjeu de la campagne électorale dans les prochaines semaines.

Jeudi, le premier ministre Couillard s'est montré très discret à la suite d'une conférence téléphonique avec ses homologues, visant à faire le point sur les négociations en cours.

La mine sombre, il s'est contenté de dire que les choses allaient « bien », refusant de commenter davantage.

CAQ : des lunettes pour mieux voir

Un gouvernement caquiste offrirait le remboursement des lunettes ou des lentilles cornéennes pour les jeunes de moins de 18 ans, jusqu'à concurrence de 250 dollars, et ce, tous les deux ans.

Actuellement, le Régime d'assurance maladie du Québec couvre l'examen de la vue pour les jeunes de moins de 18 ans, mais pas l'achat de lunettes ou de lentilles.

Éric Caire : malaise ?

Par ailleurs, le chef de la CAQ a dû une fois de plus se porter à la défense de son candidat dans La Peltrie, Éric Caire, qui a contracté un emprunt de 55 000 dollars à un maire d'une municipalité située dans sa circonscription.

À Rivière-du-Loup, il a dit que cette histoire ne l'embarrassait pas et a justifié le geste de M. Caire par le fait que le maire de L'Ancienne-Lorette, Émile Loranger, qui a consenti le prêt, était l'un de ses « amis ».

Il a pourtant laissé voir un certain malaise en admettant qu'il y eût « une apparence [de conflit d'intérêts], et ce n'est sûrement pas le genre de chose qu'on veut voir lorsqu'on est au gouvernement ».

François Legault a signalé qu'il n'aurait pas été aussi indulgent si cette situation s'était produite au sein d'un gouvernement plutôt que dans l'opposition.

Questionné à ce propos, Philippe Couillard, contrairement à Gaétan Barrette, a refusé de s'en mêler, faisant valoir qu'il revenait aux électeurs de trancher le 1er octobre dans La Peltrie.

M. Barrette, n'y est pas allé de main morte, suggérant même que, en raison du flou entourant le contrat conclu entre Éric Caire, son ex-conjointe et le maire Loranger, l'Unité permanente anticorruption (UPAC) devrait peut-être s'y intéresser.

François Legault a tourné la proposition en ridicule et plaidé que le ministre sortant de la Santé devait « manquer d'attention » depuis qu'il s'est fait « tasser par Gertrude [Bourdon] », sa successeure annoncée.

PQ : mise en demeure et télétravail

Comme la veille, alors qu'il avait dû évincer un candidat pour des propos islamophobes, le chef péquiste, Jean-François Lisée, s'est retrouvé dans l'embarras jeudi à la suite d'un échange d'invectives sur les réseaux sociaux entre sa candidate dans Mercier, Michelle Blanc, et le blogueur Xavier Camus.

Ce dernier a mis en demeure Mme Blanc de se rétracter, avec copie au Parti québécois, pour avoir laissé entendre qu'il « aimait les petites filles de 15 ans ».

En matinée, M. Lisée a pardonné à sa candidate, parce qu'elle s'était rapidement excusée.

Une fois de plus, avec cette nouvelle controverse, l'annonce du jour du PQ a été laissée dans l'ombre.

M. Lisée a annoncé que, s'il formait le prochain gouvernement, il voulait augmenter la proportion d'employés qui travaillent à la maison.

Un gouvernement péquiste offrirait un crédit d'impôt aux entreprises favorisant le télétravail la première année, puis des incitatifs financiers par la suite.

D'ici 2025, le PQ souhaite accroître de 200 000 le nombre de télétravailleurs.

QS : protéger les aires marines

Enfin, Québec solidaire (QS) s'est engagé jeudi à protéger 10 % des aires marines du Québec d'ici 2020, si le parti forme le gouvernement le 1er octobre.

Lors d'une conférence de presse à Rimouski, la co-porte-parole de la formation politique, Manon Massé, a annoncé que, dès son premier mandat, un gouvernement solidaire créerait de nouvelles aires marines protégées afin de mettre les milieux marins à l'abri de la pollution, de la surpêche et du trafic maritime.