Jean Charest a affirmé samedi que l'économie québécoise pourrait «pâtir» de l'élection du Parti québécois au scrutin du 4 septembre, sans toutefois préciser de quelle manière le commerce serait affecté.

Depuis deux jours, le chef libéral se présente comme le seul rempart fédéraliste contre l'élection d'un gouvernement souverainiste. En substance, soutient-il, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault n'a pas assez d'appuis dans toutes les régions de la province pour faire contrepoids au PQ de Pauline Marois.

À ses yeux, un vote pour la CAQ va favoriser l'élection du PQ. C'est pourquoi il tente de convaincre les fédéralistes de se rallier à son parti.

«Le risque c'est quoi ? a-t-il déclaré après un discours devant environ 80 partisans réunis à Saguenay. C'est qu'on va replonger le Québec dans ces chicanes-là. Et l'économie va en pâtir.»

Invité à plusieurs reprises à préciser de quelle manière l'élection d'un gouvernement souverainiste menacerait l'économie, il est resté évasif.

«Restons sur l'essentiel: ce que nous savons, c'est que d'un côté il y a la stabilité, et de l'autre côté il y a l'instabilité politique que va nous imposer Mme Marois», a-t-il déclaré.

Un balayage péquiste en vue?

Des sondages réalisés pour Le Quotidien et TVA laissent entrevoir un balayage péquiste dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, une vague qui risque d'emporter l'unique député libéral de la région, le ministre Serge Simard.

Mais Jean Charest compte néanmoins sur un appui de taille en vue du scrutin du 4septembre : celui de Jean Tremblay, le maire de Saguenay. Le coloré politicien était présent à l'événement du premier ministre en matinée. Et il n'a pas caché que c'est lui qu'il appuie.

Le maire rappelle que le gouvernement libéral a parachevé la route 175 qui relie sa ville à Québec et investi dans plusieurs projets d'infrastructure. Sans compter que sa région risque de bénéficier des investissements générés par le Plan Nord.

«On n'a jamais eu, depuis que la région existe, autant d'un gouvernement», a-t-il affirmé.

Grande virée en région

Après son arrêt au Saguenay, le chef libéral s'est envolé pour Chandler, en Gaspésie, pour prêter main-forte aux députés George Mamelonet (Gaspé) et Damien Arsenault (Bonaventure).

Puis, il est rembarqué dans l'avion, direction Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine, pour prêter main-forte au député sortant Germain Chevarie.

À trois jours du vote, cette virée dans trois circonscriptions éloignées en a fait sourciller certains. Mais le premier ministre sortant assure que le voyage était prévu.

« Je représente tous les Québécois, a-t-il dit. Dans ma planification de cette campagne, il était entendu que je viendrais au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Et lors qu'on planifie une campagne, il est entendu que si vous voulez gagner les Îles-de-la-Madeleine, il faut aller y faire campagne. »

Jean Charest passera l'essentiel des deux dernières journées de campagne à Québec. Ce champ de bataille névralgique est chaudement disputé, et selon un sondage Segma-Le Soleil, paru lundi, le Parti libéral tirait de l'arrière par cinq points face à la Coalition avenir Québec (CAQ)