S'il est réélu, Jean Charest ne cherchera pas à gouverner de manière «flamboyante», a-t-il promis vendredi. Il a mis la population en garde contre la «culture de la chicane» qu'il soupçonne François Legault de vouloir implanter au gouvernement.

«Je ne cherche pas à être flamboyant, je cherche à être efficace, à m'occuper d'emploi et d'économie», a-t-il déclaré.

Le chef caquiste a affirmé en matinée qu'il n'hésitera pas à mettre à sa main les hauts fonctionnaires qui ne l'aideront pas à mener à terme son « grand ménage », quitte à les mettre à la porte.

M. Charest n'a pas manqué de taper sur ce clou, au moment où un sondage CROP-La Presse révèle que la plupart des indécis sont allergiques à l'instabilité.

«Pour François Legault, chaque nouvelle journée amène une chicane», a-t-il prévenu.

Jean Charest souligne que la plateforme électorale de la CAQ a été critiquée par les médecins omnipraticiens, qui ne s'estiment pas assez nombreux pour remplir sa promesse de fournir un médecin de famille à chaque Québécois en un an. Elle prévoit aussi une baisse des honoraires des pharmaciens. M. Legault a aussi été critiqué pour avoir dit que les jeunes Québécois doivent cesser d'aspirer à «la belle vie».

«Ce qui inquiète les Québécois, c'est cette culture de chicane et de tiraillement avec les gens, a dénoncé le premier ministre sortant. [...] Tout le monde reconnaît que gouverner, c'est prendre des décisions qui ne sont pas unanimes. Mais tu ne pars pas avec la prémisse que tu vas te chicaner, que tu vas mettre tout le monde à la porte. Je n'ai jamais vu ça.»

Toujours deuxième dans Sherbrooke

Un nouveau sondage Segma réalisé notamment pour La Tribune révèle que M. Charest reste 12 points derrière le candidat péquiste Serge Cardin dans sa circonscription de Sherbrooke. La même firme avait fait état d'un écart de 15 points il y a deux semaines.

«Il va y en avoir d'autres (sondages), a affirmé le chef libéral. Il y en a sans doute qui vont dire que nos affaires ne vont pas bien à Sherbrooke. Mais la tendance est bonne à Sherbrooke à part ça: j'augmente.»

Tour du Québec

La caravane électorale du Parti libéral n'a toujours pas visité la Gaspésie, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'Outaouais. Le premier ministre se défend de bouder ces régions.

« J'aurai l'occasion de faire campagne dans toutes les régions du Québec, a dit Jean Charest. Ne vous inquiétez pas, on va vous faire voyager. »

Ce week-end, il se rendra samedi à Gatineau, en Outaouais, dans la circonscription de Papineau.

Mea culpa

Le premier ministre sortant a fait un petit mea culpa, en matinée, lorsqu'il a admis qu'il n'a pas défendu la communauté anglophone avec assez de vigueur lorsqu'elle a été critiquée dans la foulée d'un article de L'actualité. Ce reportage avançait, à la lumière d'un sondage, que les anglophones n'ont « rien à cirer » du français.

« L'article faisait des raccourcis sur une communauté au Québec qui est importante, qui fait partie intégrante du Québec, et dont nous sommes fiers », observe le chef libéral.

« On aurait peut-être pu parler avec je pense plus d'empressement de l'importance de cette communauté-là au lieu de laisser passer », a-t-il ajouté.

Commission Charbonneau

Les audiences de la Commission Charbonneau, chargée de faire la lumière sur les allégations de corruption et de collusion dans le monde politique et l'industrie de la construction, débuteront le 17 septembre, un peu moins de deux semaines après les élections.

La majorité des témoins qui seront entendus en septembre ont déjà été rencontrés à ce jour, a indiqué un porte-parole de la Commission. Jean Charest affirme qu'il n'a pas été contacté et, à sa connaissance, aucun membre de son parti ne l'a été non plus.

« La commission est totalement indépendante et autonome, a-t-il affirmé. Je n'ai pas été contacté et je n'ai aucune information à l'effet que quelqu'un chez nous, soit un député, un ministre ou une personne liée au Parti libéral, aurait été contactée. »

Aliments québécois

Jean Charest était à St-Hyacinthe en matinée pour promettre des initiatives totalisant 15 millions sur cinq ans afin de promouvoir et mettre en valeur les aliments produits et transformés au Québec.