Des candidats adéquistes qui constatent une remontée de la popularité de leur parti depuis le débat des chefs se demandent où sont passés les sondages. Aucun sondage à l'échelle provinciale n'a été publié depuis la journée du débat des chefs, alors qu'un sondage CROP-La Presse donnait seulement 12% des intentions de vote au parti de Mario Dumont. Les adéquistes se gardent toutefois bien d'alléguer un complot médiatique.

«Je suis surpris et je trouve ça curieux, dit l'ancien journaliste de TQS Gérard Deltell, qui porte les couleurs adéquistes dans la circonscription de Chauveau. Je suis un ancien gars de médias, je connais la dynamique médiatique dans une campagne électorale et c'est tout à fait légitime de s'attendre à des sondages après le débat. Ça fait huit jours depuis le débat et aucun sondage n'a été publié. Pourquoi? Il y a plein d'hypothèses qui peuvent être émises, mais ce n'est pas à moi de le faire.»

 

Plusieurs candidats adéquistes pensent comme la nouvelle vedette de l'ADQ dans la région de Québec: ils sont étonnés de l'absence de sondages depuis une semaine, mais n'osent pas désigner de coupable. «C'est la première fois qu'on ne voit pas de sondages après le débat, dit le député adéquiste de Montmorency, Hubert Benoît. Je me questionne, tout simplement. Je trouve ça bizarre, mais je n'ai aucune preuve (d'un complot des médias). Je ne présume pas que c'est le cas, mais si c'est le cas, ça pourrait être considéré comme une manipulation du vote.» Le député de Montmorency prévoit que le prochain coup de sonde placera l'ADQ «en haut de 20%» des intentions de vote.

Deux autres députés de l'ADQ -Jean Domingue dans Bellechasse et Raymond Francoeur dans Portneuf- se sont dits surpris hier de l'absence de sondages à l'échelle provinciale depuis le débat des chefs.

Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, ne partage pas l'étonnement de ses troupes. «Je n'ai pas besoin de sondages, dit-il. De toute façon, avec tout ce qui se passe à Ottawa, il n'y a pas un sondeur qui va être capable de bien mesurer (l'électorat). Je ne peux non plus m'empêcher de vous faire un aide-mémoire: la dernière fois en 2007, les sondages du week-end avant l'élection avaient une marge d'erreur de 30%.»

Économie régionale et karaté

Mario Dumont a passé la journée d'hier à faire campagne dans la grande région de Québec, insistant notamment sur l'importance de rendre les régions du Québec plus autonomes sur le plan économique. L'ADQ propose d'octroyer directement aux régions une partie des redevances sur les ressources naturelles. «Il y a beaucoup d'argent là-dedans et ce n'est pas bon que tout soit à Québec, dit Mario Dumont. Les gens ne doivent pas toujours être obligés de faire un pèlerinage à Québec pour réaliser leurs beaux projets.»

Après avoir visité en matinée le village de Saint-Gabriel de La Durantaye -qui attend le financement des gouvernements à Québec et Ottawa afin de rénover son église-, Mario Dumont s'est adressé à la Fédération québécoise des municipalités dans la Vieille Capitale. En soirée, le chef de l'ADQ a reçu une ceinture noire de karaté à Lévis en compagnie de son député Christian Lévesque. Une distinction honorifique certes, mais qui lui confère quand même le droit de s'inscrire dans une compétition internationale de karaté...