La campagne de Denis Coderre sera désormais coordonnée par Yves Dupré, que le candidat à la mairie de Montréal a décrit comme «une sommité en matière de relations publiques».

D'entrée de jeu, M. Coderre a voulu parer les coups en rappelant que M. Dupré vient de la firme Octane Stratégies. «Mes adversaires vont saliver et essayer de s'amuser avec ça. Il n'est pas actionnaire d'Octane, il a démissionné hier comme président du conseil et il n'a jamais fait de dossier concernant la Ville de Montréal.»

Octane s'est trouvée dans l'oeil de la tempête en février dernier lorsqu'une série de perquisitions ont frappé l'hôtel de ville et six arrondissements. Selon plusieurs reportages, les policiers cherchaient des factures qui auraient été payées par ces arrondissements en échange de services rendus en 2001 par Groupe CJB à Union Montréal, le parti de l'ex-maire Gérald Tremblay. Le Groupe CJB a été intégré au sein d'Octane en 2004.

Vers «quatre semaines d'enfer»

M. Coderre a expliqué la nécessité de recourir aux services d'Yves Dupré par le rythme plus soutenu de la campagne à partir d'aujourd'hui, alors que les débats entre candidats vont se multiplier. «On va commencer les semaines de débats. Lorsque quelqu'un comme M. Dupré vient nous voir et nous offre ses services, on ne peut pas laisser passer une telle chance.»

Quant au nouveau directeur des communications, il a tenu à préciser que la campagne de M. Coderre «va bien». «Non, ce n'est pas pour changer les choses. Je veux que la campagne continue comme elle est partie. Je sais, pour connaître les campagnes, que les quatre dernières semaines, c'est l'enfer. Ça fait beaucoup de choses à gérer.»

M. Dupré a expliqué avoir suivi la campagne comme «spectateur intéressé» jusqu'à maintenant et en être venu à la conclusion que «l'équipe qui est la mieux préparée pour prendre la direction de Montréal est celle de M. Coderre.»

Le candidat à la mairie a réitéré son intention de ne pas utiliser de pancartes. Verra-t-on un changement de stratégie, notamment avec l'apparition de publicités télévisées? «On réfléchit à tout ça, on ne fera pas de stratégie ouverte, mais ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de pancarte qu'il n'y aura pas de visibilité. Vous n'en avez jamais autant parlé avec cette absence de pancartes, alors je vous remercie beaucoup, vous contribuez à ma propre notoriété.»

L'absence de pancartes, a-t-il précisé, «c'est un «statement», on dit que c'est de la pollution visuelle, une pancarte, ça ne vote pas. Il faut faire les choses autrement, on est à l'ère électronique. On vous réserve toujours des surprises. Il y a davantage de contact humain, les gens vont sur le terrain.»

De la «maturité»

Questionné par un journaliste, M. Coderre a en outre répliqué à Mélanie Joly qui, dans une entrevue pour La Presse+, l'a comparé au maire de Toronto, Rob Ford, et l'a accusé d'être «populiste» et «sans vision».

«Pour être maire, ça prend de la notoriété, ça prend de la crédibilité et ça prend de la maturité, a-t-il déclaré. Je vais m'en tenir à ça, je n'ai pas de temps à perdre avec les quolibets et les attaques.»

M. Coderre a fait cette sortie quelques minutes après avoir officiellement déposé sa candidature au greffe de l'hôtel de ville. «Là, vous êtes pognés avec moi officiellement. Je suis candidat, c'est la vraie campagne qui commence.»

Photo archives La Presse

Yves Dupré