Bien malgré elle, en raison de ses infrastructures vétustes, la Ville de Montréal a développé une expertise inégalée dans les «technologies de l'eau». La proposition de Denis Coderre: utiliser ces connaissances pour profiter du gigantesque marché des villes qui investiront dans la réfection de leurs infrastructures.

Il s'agit d'un des volets de la plateforme «infrastructures et eau» dévoilée par l'équipe Coderre vendredi matin en point de presse. «On a une bonne expertise de l'eau, pourquoi ne pas se servir de cette carte de visite? a demandé le candidat à la mairie. On peut être le fer de lance de ces technologies. Si ça rapporte, pourquoi pas?»

Chaque minute, aux États-Unis, une conduite se rompt, indique le communiqué remis aux journalistes. «Il y a un marché extraordinaire qui s'ouvre à nous: aux États-Unis, c'est plus de 1000 milliards pour les 20 prochaines années, indique Chantal Rouleau, candidate à la mairie de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles et porte-parole pour le dossier de l'eau. En rehaussant nos connaissances, nous permettrons à certains de nos services de concurrencer les marchés publics.»

Retour à l'usine d'asphalte

Concrètement, le programme propose d'associer à des universités et des entreprises à cette démarche, d'inclure dans le mandat du Service de l'eau le développement et le transfert de nouvelles technologies, et «créer un secteur d'activité stratégique».

«On a une des plus grandes stations d'épuration au monde, sept usines de traitement d'eau potable, rappelle Mme Rouleau. On a mis au point la technologie de réhabilitation des conduites par chemisage. C'est une expertise qui est là, présente, qu'on peut développer.»

Dans le même esprit, Denis Coderre veut étudier la faisabilité d'une usine de production d'asphalte municipale. Une étude préliminaire de la Ville évoquée fin septembre par le maire par intérim, Laurent Blanchard, semblait indiquer que ce projet ne serait pas rentable. «Les détails n'ont pas été rendus publics, on veut l'évaluer», a indiqué M. Coderre.

La plateforme veut également concrétiser 80 % des chantiers prévus par le programme triennal d'immobilisation - le taux actuel est d'environ 50 % - et renforcer l'expertise interne de la Ville, en ayant moins souvent recours aux entreprises privées.

Pour s'assurer d'une meilleure coordination entre les différents services et entreprises qui effectuent des travaux de réfection, et éviter des cafouillages comme celui du boulevard Saint-Laurent, l'équipe Coderre propose de mettre sur pied un comité composé de fonctionnaires et d'élus. «Tout le monde est assis à la même table, illustre M. Coderre. Si quelqu'un ne fait pas son travail, on va lui botter le cul. On appelle ça planifier et communiquer.»