Le premier ministre Stephen Harper doit mettre de côté son attitude intransigeante pour s'assurer de faire fonctionner le prochain parlement, a estimé mercredi le chef du NPD, Jack Layton, au lendemain du scrutin qui a reporté au pouvoir le chef conservateur.

«Il est temps que le premier ministre réalise qu'il doit travailler avec les autres partis», a souligné le chef néo-démocrate, réagissant en après-midi, à Toronto, aux résultats électoraux de la veille. «Je lui demande d'abandonner la tactique et l'approche utilisées dans le dernier parlement, qui était de dire c'est ma façon faire ou rien, a ajouté M. Layton. Je crois qu'il doit réaliser que beaucoup plus de Canadiens ont voté contre lui que pour lui. Il devrait respecter le parlement et respecter les résultats des élections.»

Pour le chef du NPD, c'est maintenant la responsabilité de M. Harper de s'assurer que 40e parlement fonctionne. Lui, par ailleurs, s'est engagé à représenter les préoccupations des familles et des travailleurs canadiens.

«Nous devons dès maintenant nous occuper des importantes difficultés économiques et répondre aux préoccupations qui touchent ce que j'ai appelé la vraie économie», a estimé le chef du NPD.

M. Layton réitère sa requête au premier ministre de convoquer incessamment une rencontre avec les chefs de parti pour discuter de l'économie et de la situation des banques. Cette demande, qu'il avait fait quelques jours avant les débats, avait été rejeté par les chefs conservateurs et libéraux.

Interrogé à savoir s'il était prêt à renverser le gouvernement nouvellement élu sur la question du resserrement des lois concernant les jeunes contrevenants, qui pourrait rapidement faire l'objet d'un vote de confiance, le chef néo-démocrate a estimé que M. Harper devra y penser à deux fois avant d'adopter une attitude inflexible.

«Nos positions sur certains enjeux sont bien connues, mais nous devrons analyser les textes de loi», a souligné M. Layton. Mais avec 37 sièges, contre 143 pour les conservateurs, 76 pour les libéraux et 50 au Bloc québécois, les néo-démocrates n'ont qu'un très mince rapport de force.