Même si un raz-de-marée bloquiste le 14 octobre peut priver la province d'un ministre au gouvernement fédéral, Gilles Duceppe estime que son parti reste le mieux placé pour défendre les intérêts du Québec à Ottawa. D'ailleurs, dit-il, c'est aux autres partis de prouver qu'il a tort.

«Les Québécois choisissent, a-t-il dit en entrevue à La Presse. Partant de là, le parti qui est élu décide de choisir les ministres ou n'a pas à choisir. Je ne suis tout de même pas responsable de l'impuissance des autres.»

 

Lorsque le Bloc québécois a fait élire 51 députés sur les 75 circonscriptions du Québec, en janvier 2006, les analystes de la scène fédérale ont surtout retenu qu'il avait perdu trois sièges aux mains des conservateurs. Au début de la campagne, les troupes de Stephen Harper claironnaient toujours leur intention de gruger les appuis du Bloc.

Mais les assauts conservateurs, libéraux et néo-démocrates n'ont pas ébranlé le parti. Un sondage Segma-La Presse accordait 42% des intentions de vote au parti, hier, le même score qu'en 2006.

Estimant qu'un parti souverainiste ne saurait aspirer à gouverner le Canada, Gilles Duceppe refuse net de participer à un éventuel gouvernement de coalition. Il entend conclure des alliances à la pièce aux Communes pour faire passer des lois qu'il estimera favorables au Québec.

«On n'a jamais eu l'attitude de dire «nous, on refuse quelque chose en raison de l'étiquette du parti qui le propose»», explique-t-il.

Il fait valoir que, malgré ses différences avec les conservateurs, il a appuyé le second budget du gouvernement Harper, en mars 2007 parce qu'il établissait des transferts de 3,6 milliards pour le Québec.

«La meilleure chose pour défendre les intérêts du Québec, c'est des gens qui défendent fondamentalement et exclusivement les intérêts du Québec.»