Au lendemain d'un discours explosif, au cours duquel il a traité Stephen Harper de « tricheur », de « menteur » et de « rétrograde », Gilles Duceppe a ouvert la porte à des « alliances ponctuelles » avec le chef conservateur, ce matin.

Loin de renier ses propos de la veille, prononcés devant 2000 militants à St-Hyacinthe, le leader du Bloc québécois s'est défendu de sombrer dans des attaques personnelles en affirmant qu'il faut «appeler un chat un chat». «Je ne veux pas le démoniser, a-t-il affirmé. Tout ce que j'ai avancé repose sur des faits.»

Lors d'un entretien avec l'animateur Paul Arcand, le chef du Bloc a refusé d'engager son parti dans un éventuel gouvernement de coalition pour contrer Stephen Harper. Mais il s'est dit favorable à des « alliances ponctuelles » avec d'autres partis dans le but de faire adopter des projets de loi favorables au Québec, y compris les conservateurs.

Interrogé à savoir s'il souhaite s'associer, même ponctuellement, avec un «menteur», M. Duceppe a affirmé : «S'il change d'idée, s'il nous arrive avec une idée qui est bonne, on l'appuiera.»

Il a bon espoir qu'une fois les rigueurs de la campagne électorale terminées, les partis pourront travailler sereinement à la Chambre des communes.

«(Stephen Harper) a eu des attitudes très dures avec moi, a-t-il ajouté. C'est un combat, une campagne électorale.»

De son côté, Stephen Harper a raillé la sortie du chef bloquiste. Il s'est dit étonné de cette tentative de le diaboliser, alors que le Bloc a appuyé le Parti conservateur à maintes reprises la Chambre des communes au cours des deux dernières années.

Gilles Duceppe entame le dernier droit de la campagne électorale. Au cours des prochains jours, il visitera une vingtaine de circonscriptions, dont certaines sont chaudement disputées.