Un Stéphane Dion gonflé à bloc est revenu à la charge ce samedi matin sur la place publique d'Alexandria pour défendre bec et ongles son Tournant Vert et inciter les Canadiens à ne pas se laisser berner par la «propagande» négative des conservateurs à ce sujet.

«Il faut combattre les mensonges des conservateurs avec des faits et du courage», a-t-il lancé.En route vers Montréal, le chef libéral a fait cet arrêt dans l'ancienne circonscription de l'ex-ministre libéral Don Boudria, une circonscription perdue en 2006 aux mains des conservateurs, afin de fouetter la candidature de Dan Boudria, le fils de Don.

M. Dion a d'ailleurs expliqué la défaite des libéraux en 2006 par une certaine fatigue de l'électorat.

«Les Canadiens, a-t-il dit, après douze ans de gouvernement libéral, avaient envie de voir ailleurs. Ils ont vu. Ils ont compris. Et je suis sûr qu'ils vont se dire que les libéraux ont appris de leurs erreurs et qu'ils ont maintenant un plan et une vision.»

Dans une circonscription où les producteurs agricoles s'interrogent sur le Tournant vert libéral, le chef libéral a répété que le grand enjeu du jour était le coût lié à la pollution et au pétrole.

Il a d'ailleurs tourné en ridicule la baisse de deux cents le litre de diesel promise par le chef conservateur Stephen Harper en rappelant que cette promesse, échelonnée sur quatre ans, avait été annulée en moins de 24 heures par une hausse de deux cents sur les marchés du même litre de diesel.

Stéphane Dion a expliqué que l'insistance des conservateurs à ramener son plan à une simple taxe sur le carbone n'a rien à voir avec les faits.

«Ceux qui savent que ce n'est pas vrai vont le dire aux autres, a-t-il plaidé. (...) Nous allons répéter encore et encore que pour faire face à notre principal problème qui est la pollution et le coût du pétrole, il faut mettre l'environnement et l'économie ensemble. Une bonne politique environnementale de nos jours c'est une bonne politique économique. Vous lirez dans les journaux aujourd'hui combien d'experts nous disent que ce n'est même plus un débat en Europe. Que l'on soit de gauche, que l'on soit de droite, que l'on soit du centre, on est tous d'accord pour dire que c'est ce qu'il faut faire. Plusieurs États américains ont conclu de la sorte. Le Canada ne doit pas être à la traîne. Le Canada doit toujours être un pays qui prend à bras le corps les enjeux du siècle. Et c'est ce qui fera de nous un grand pays au XXIe siècle.»

M. Dion a insisté sur les baisses d'impôt prévues dans son Tournant vert. «Beaucoup de Canadiens pensent que la propagande des conservateurs est fondée lorsqu'elle prétend que les impôts vont monter avec les libéraux. Non, le plan libéral sera bénéfique pour votre portefeuille et pour la planète.»

«Hier, M. Harper a dit que m'enlever le Tournant vert c'est comme enlever les beignes à Tim Hortons, a-t-il ajouté. Il a raison! Un gouvernement libéral va aider le Canada à faire un tournant vert et Tim Hortons va continuer à vendre des beignes.»

Par ailleurs, interrogé par les journalistes, M. Dion n'a pas voulu confirmer le lancement de son programme électoral dès lundi.

«Le programme politique du Parti libéral, s'est-il contenté de dire, montrera de quelle façon nous nous attaquons au plus grand défi de l'heure, celui de faire l'amalgame entre l'économie et l'environnement. Sur ces fondations, nous présenterons de bonnes politiques libérales pour les familles, pour les garderies, pour le logement social, pour l'économie, en baissant les impôts des entreprises afin qu'elles deviennent plus concurrentielles. Tout cela créera des emplois verts. De plus, nos politiques s'appuient sur un engagement ferme, celui de maintenir des budgets équilibrés.»