La notion de leadership est au centre de la campagne électorale fédérale, comme en font foi les débats télévisés et les publicités des partis. Mais qu'est-ce que le leadership? Comment les électeurs reconnaissent-ils un leader?

Selon le professeur Laurent Lapierre, de l'École des hautes études commerciales (HEC), la notion de leadership a changé depuis le XXe siècle, parce que les gens sont mieux informés et craignent les leaders charismatiques ou narcissiques. 

Titulaire de la Chaire de leadership Pierre-Péladeau, M. Lapierre, en entrevue à La Presse Canadienne, jeudi, a relevé un paradoxe. Le public réclame des chefs gestionnaires, plus techniques qu'autrefois, mais en même temps, il veut un leader qui se démarque avec des idées nouvelles, des convictions personnelles solides.

Ainsi, il reconnaît que Stéphane Dion et Stephen Harper ne sont pas charismatiques, mais que leurs partis les ont choisis pour leurs convictions.

Pour Thierry Giasson, professeur au département de communication à l'Université Laval, l'image est au service du leadership depuis que la politique est faite en fonction de la télévision.

L'apparence, la gestuelle, l'expression du visage et les attitudes physiques doivent dégager une image de leader et même servir à développer une «marque de commerce» propre à chaque chef.

En effet, au dire de M. Giasson, même si la population pense souvent que tous les politiciens sont identiques, chacun des chefs de parti table sur des caractéristiques différentes et tente de se démarquer.

M. Giasson, qui dirige le Groupe de recherche en communication politique à l'Université Laval, estime que le débat de mercredi a été un «beau moment» de communication politique. Selon lui, Stéphane Dion a réalisé une prestation «magistrale» et prouvé qu'il avait la fibre d'un leader, contrairement aux affirmations des conservateurs.