Le Québec pourrait économiser jusqu'à 600 millions par an en assurant lui-même la perception des impôts fédéraux, évalue le Bloc québécois. Le parti propose que les Québécois ne remplissent plus qu'une seule déclaration d'impôt et que le gouvernement du Québec transfère ensuite à Ottawa sa part.

Lors d'un arrêt de campagne dans le quartier Hochelaga, à Montréal, le chef bloquiste a estimé que le Québec a démontré sa compétence en matière fiscale. La province gère en effet la perception de la TPS depuis presque 25 ans, en vertu d'une entente signée en 1991 entre Robert Bourassa et Brian Mulroney. «Cette façon de faire aide beaucoup des entreprises québécoises qui économisent temps et argent. Le temps est venu de faire la même chose avec l'impôt», a indiqué Giles Duceppe.

Selon les calculs du Bloc, les contribuables québécois pourraient sauver jusqu'à 150 millions en frais administratifs. Les entreprises de leur côté économiseraient jusqu'à 200 millions. Enfin, le gouvernement du Québec pourrait lui aussi engranger des économies de 250 millions.

Cette proposition d'une déclaration d'impôt unique vient quelque peu en contradiction avec la récente conclusion de la Commission Robillard qui suggérait au Québec de laisser à Ottawa la perception des impôts. Cette idée avait reçu un accueil positif du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui s'était montré ouvert.

Gilles Duceppe croit que celui-ci fait fausse route en pensant que le Québec préserverait son autonomie fiscale. «Quand le gouvernement fédéral se charge de la perception, les tensions sont parfois vives. On peut le constater actuellement alors que l'Ontario est incapable de mettre en place son nouveau régime de retraite parce qu'Ottawa refuse de coopérer», a souligné Gilles Duceppe.