Grosse journée pour Casandra Poitras. Les entrevues se succèdent à un rythme fou et la jeune femme n'a pas eu le temps de souffler depuis le matin.

Il faut dire que son cas a de quoi attirer la curiosité. Car cette nouvelle recrue du Parti vert est officiellement devenue, hier, la plus jeune candidate de l'histoire électorale canadienne. Elle n'a que 17 ans pour le moment. Mais elle aura pile 18 ans le jour du vote, ce qui la rend, vraisemblablement, techniquement éligible.

« On a bien vérifié et certifié », affirme Casandra Poitras, qui se présente dans la circonscription de Longueuil-Saint-Hubert. « Selon la Loi sur les élections, je remplis les exigences. »

Élève et musicienne (elle joue des percussions), Casandra Poitras dit avoir toujours eu la politique dans le sang. « Je suis toujours la première à aller au front pour m'obstiner. » Comme plusieurs gens de sa génération, elle se dit aussi particulièrement sensible aux enjeux environnementaux, une « passion » qui la suit depuis l'enfance.

Se présenter pour les Verts était la meilleure façon, dit-elle, de combiner son intérêt pour l'écologie et son goût pour les débats, même si elle est arrivée dans l'arène un peu par accident. Ou, du moins, sans l'avoir activement cherché.

Politique et études

C'est l'ancien joueur du Canadien, George Laraque, alors très impliqué chez les Verts, qui lui a ouvert la porte de la politique. Mais c'est le militant Daniel Green, actuel chef adjoint du parti et candidat dans Ville-Marie, qui lui a vraiment donné la piqûre.

« L'écouter débattre m'a fait découvrir c'était quoi vouloir changer les choses », explique Casandra Poitras.

Au printemps, après plusieurs mois à « tâter le terrain », elle a finalement décidé de faire le saut. D'abord pour s'impliquer dans la campagne électorale, puis finalement comme candidate, lorsque son collègue Mario Leclerc (candidat dans Longueuil-Charles-LeMoyne) lui a signifié que la circonscription voisine était libre.

Même si ses chances de l'emporter sont minimes (son parti avait récolté moins de 2 % des voix dans Longueuil-Saint-Hubert en 2011), Casandra se déclare d'attaque.

Mais son plus gros défi sera sans doute de concilier la politique et les études, puisque la jeune femme doit finir cette année son secondaire en accéléré, après avoir quitté l'école un certain temps pour des « causes personnelles ». Son objectif, dit-elle est d'aller au cégep le « plus vite possible », quitte à suivre des cours particuliers si elle venait à être élue.

Mais à l'entendre, l'énergie ne lui manquera pas. « Je suis sur le bord de me faire entendre et de propager un message aux jeunes, dit-elle. C'est sûr que ce ne sera pas une campagne facile. Mais je veux le faire et je veux changer les choses. »