S'il perd son pari et n'obtient qu'une minorité de sièges à la Chambre des communes au lendemain du 2 mai, Stephen Harper n'entend pas démissionner, mais croit toujours qu'il lui sera impossible de diriger le pays.

«Je suis bien clair que si je reçois un mandat de la population canadienne, je vais accepter mes responsabilités de gouverner», a lancé le chef conservateur, vendredi, à qui l'on demandait s'il quitterait ses fonctions advenant que les électeurs refusent de lui octroyer le gouvernement majoritaire qu'il réclame depuis le premier jour de cette campagne.

Même si les sondages démontrent le contraire, M. Harper a dit demeurer «confiant» de pouvoir gagner une majorité de sièges.

Mais du même souffle, il a lancé à nouveau, devant une foule de partisans dans Mont-Royal, la même mise en garde: les partis de l'opposition, selon lui, ne le laisseront pas gouverner.

«Ma peur demeure que si nous avons un autre mandat minoritaire, les autres partis ne l'accepteront pas. Ils tiennent à leurs engagements de dizaines de milliards de dollars de nouvelles dépenses, financées par des hausses des impôts», a dit le chef conservateur, qui, à quelques jours du scrutin, durcit le ton envers ses adversaires, notamment le NPD de Jack Layton, qui le talonne dans les sondages.

«C'est un fantasme, la vision des partis de l'opposition, que tu peux juste ajouter des dizaines de milliards de dollars au fardeau fiscal des entreprises sans endommager l'économie, a souligné M. Harper. Lorsque tu augmentes les impôts des employeurs pendant une récession, tu réduis les emplois des familles ordinaires de travailleurs.»

«Ce sont des torts considérables, a-t-il ajouté. Nous ne sommes pas prêts à faire ça. Nous sommes prêts à écouter les bonnes idées, mais nous ne sommes pas prêts à endommager l'économie canadienne.»

Le Parti conservateur espère faire une percée surprise dans cette circonscription traditionnellement libérale de Montréal, où l'importante communauté juive apprécie la position pro-Israël prise par le gouvernement Harper dans les dernières années.

Le candidat conservateur, Saulie Zajdel, a d'ailleurs présenté M. Harper, vendredi matin, comme un «ami remarquable de l'État d'Israël».