Le chef libéral Michael Ignatieff a défendu mercredi le recours à l'énergie nucléaire, mais son message a presque été éclipsé par de nouvelles rumeurs concernant une possible coalition entre les partis de l'opposition.

De passage dans les provinces de l'Atlantique, M. Ignatieff a déclaré que la crise au Japon avait permis au reste du monde de réaliser les risques inhérents à l'énergie nucléaire.

Il a toutefois ajouté que ce type d'énergie était utilisé efficacement et de manière sécuritaire au Canada depuis 50 ans et qu'il continuerait à fournir de l'énergie au pays à moyen terme.

Son message avait une résonnance particulière dans la région, puisque la réfection de l'unique centrale du coin, celle de Point Lepreau, fait régulièrement les manchettes. Les travaux coûteront en s'étireront sur trois ans de plus que prévu, ce qui coûtera 1 milliard $ supplémentaire.

Le chef libéral a également insisté sur l'importance d'augmenter les réserves d'énergie renouvelable provenant de sources comme les marées au Nouveau-Brunswick, sources qui pourraient bien changer la donne dans le domaine.

Il a aussi affirmé qu'il rencontrerait les premiers ministres provinciaux au sujet de l'énergie s'il était élu, accusant Stephen Harper de n'avoir rien fait pour améliorer les échanges énergétiques entre les provinces.

Pendant que Michael Ignatieff prononçait son allocution, une personne arborant une gigantesque tête d'éléphant blanc en papier mâché et une affiche portant l'inscription «Pointless Lepreau» (Lepreau est inutile) s'est glissée derrière de lui.

Plus tôt, une jeune femme qui servait de guide au faux éléphant avait demandé la tenue d'une commission royale d'enquête sur l'avenir de l'énergie nucléaire au Canada.

Même si le discours de M. Ignatieff traitait du nucléaire, la plupart des questions que les journalistes lui ont adressées mercredi concernaient les possibilités de coalition.

Lors du premier jour de la campagne électorale, le chef libéral avait tenté de mettre un terme aux rumeurs voulant que son parti formerait une coalition avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc Québécois en affirmant simplement qu'il ne le ferait pas.

Mais dans une entrevue accordée à CBC mardi, il a ébauché un scénario dans lequel un gouvernement conservateur minoritaire pourrait être de nouveau renversé et le gouverneur général demanderait aux libéraux d'essayer de former un gouvernement.

Cette déclaration a relancé de plus belle les spéculations sur la coalition. Interrogé mercredi à savoir s'il accepterait de collaborer avec les autres partis et de produire un budget qu'ils consentiraient à appuyer, Stephen Harper a tout simplement refusé de répondre.

Informé de la réaction du chef conservateur, Michael Ignatieff s'est indigné, martelant que le Canada avait un système parlementaire et que M. Harper n'était pas le roi.