Le directeur des études et de la recherche de l'ENAP, André Bourret, affirme que les évaluations de programme dans les universités sont des pratiques courantes, mais il n'a pas voulu commenter les deux rapports obtenus par La Presse.

En février prochain, indique-t-il, quatre experts externes, tous titulaires d'un doctorat, feront un suivi sur le rapport des programmes de troisième cycle (doctorat). Parmi ces experts, il y aura des universitaires du Québec, de l'Ontario et de la France, de même qu'un haut fonctionnaire. Ils remettront un rapport et des recommandations dans les semaines suivantes. Il n'a pas été possible de savoir ce qu'il adviendra du rapport sur le deuxième cycle (maîtrise).

Quand nous avons demandé à André Bourret s'il était satisfait de la qualité et de la quantité de la recherche à l'ENAP, il a plutôt répondu qu'il était satisfait de «l'effort de développement de la recherche, même très satisfait». Il soutient que l'ENAP peut difficilement attirer beaucoup de fonds de recherche des «grands conseils», puisque ces conseils accordent peu de subventions aux sciences humaines et sociales comparativement aux sciences exactes.

À l'ENAP, plus de 60% des fonds de recherche sont alloués directement par le gouvernement du Québec, souvent sous forme de contrat, soit bien davantage qu'ailleurs. Par exemple, dernièrement, le gouvernement a demandé à l'ENAP d'analyser l'impact de l'enseignement intensif de l'anglais en 6e année du primaire. En ajoutant les fonds du Québec à ceux du fédéral et aux subventions des grands conseils, entre autres, la somme allouée à la recherche passe à 4,6 millions, soit 94 231$ par professeur, ce qui est au-dessus de la moyenne du réseau de l'Université du Québec.

Par ailleurs, la direction de l'ENAP précise que deux professeurs sur trois publient des livres ou des articles dans des revues spécialisées chaque année, ce qui serait un signe de la santé de la recherche. En moyenne, les professeurs donnent 3,4 cours par année à l'ENAP, davantage qu'à l'UQAM (2,9).