Avant de poser sa candidature à la tête de Desjardins, Monique F. Leroux a fait ce qu'elle fait toujours quand elle a une décision importante à prendre: appeler sa mère.

«Pourquoi tu n'essaierais pas?», lui a dit sa mère. Elle était convaincue que sa fille avait des chances d'accéder à ce poste auquel aucune autre femme n'avait accédé auparavant. «Et si jamais ça ne marche pas, tu auras gagné en expérience et tu iras faire autre chose!»

L'essai a été plus que concluant. PDG de Desjardins depuis 2008, Monique Leroux fait figure de pionnière. Première femme à diriger une institution financière au Canada, elle est considérée comme l'une des femmes les plus puissantes du pays.

Comment vit-elle avec tous ces superlatifs? Elle sourit. «Là, il faut relativiser!», dit-elle. La puissance à laquelle on fait référence, c'est celle du Mouvement Desjardins.

J'ai rencontré Monique Leroux au 40e étage du complexe Desjardins. Impossible d'aller plus haut. La PDG a Montréal à ses pieds. Elle dirige 45 000 employés et brasse des milliards. Bourreau de travail, elle cumule les succès et les honneurs.

Nommée Personnalité de l'année de La Presse en reconnaissance du succès du deuxième Sommet international des coopératives, Monique Leroux me parle avec fierté de cet événement dont elle est l'instigatrice. En octobre, le sommet a rassemblé 3000 personnes de 93 pays venus parler du modèle coopératif comme solution aux défis planétaires. «C'est un modèle qui, sans être parfait, conjugue assez bien la dimension humaine et la dimension de la performance des entreprises.»

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Monique Leroux n'est pas née dans la ouate. Fille de petits commerçants montréalais, elle a appris très tôt l'importance de l'épargne.

Sa mère de 90 ans aurait souhaité poursuivre des études, raconte-t-elle. Mais à l'époque, peu de femmes avaient cette chance. «Elle a fait son cours secondaire chez les religieuses, mais elle n'a pas pu continuer.» Sa situation familiale ne le lui permettait pas. «Les circonstances ont fait que mon père est tombé malade. Ma mère a eu à reprendre son travail pendant un certain temps.» En plus de la maison, elle devait faire rouler le commerce familial le jour et occuper un autre emploi le soir.

Il y a eu des années difficiles. «Mais on a pu très vite retomber sur nos pattes. Par la suite, mes parents ont très bien su gérer l'épargne. Ils ont été très, très, très prévoyants.»

La famille était à l'avant-garde en matière de recyclage, raconte-t-elle en riant. Des vêtements neufs, oubliez ça. «Il y en avait peut-être un par année! Ma mère recyclait. Elle était déjà très avancée dans le développement durable!»

De son enfance, elle garde surtout le souvenir d'un milieu privilégié sur le plan des valeurs, avec un noyau familial très solide. «Cela m'a donné un très bon ancrage.»

Son mari et elle tentent d'offrir la même chose à leur fille de 18 ans. «Ce qui est important quand on a des enfants, c'est de leur donner des racines. Et ensuite, de leur donner des ailes.»

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Les ailes de Monique Leroux l'ont menée très loin. Celle qui se destinait à une carrière de pianiste a bifurqué vers le monde des affaires car elle ne se voyait pas passer sa vie dans un univers de solitude. Elle ne regrette pas ses années de conservatoire. Elle en garde une discipline de fer et une capacité à vivre avec le stress qui lui sont toujours utiles.

Dans un milieu où les femmes brillent encore trop souvent par leur absence dans les postes influents, cette battante est devenue un modèle. Chez Desjardins, elle a donné l'impulsion à un changement de mentalités.

En 2008, les femmes ne comptaient que pour 19% des cadres chez Desjardins. Aujourd'hui, elles représentent plus de 30%. La recette Leroux? Adopter une stratégie globale et bien expliquer les enjeux. «Ma conviction, c'est qu'il faut jouer sur les deux tableaux. Sur les conseils d'administration mais aussi sur les équipes de gestion et de direction.»

Elle n'est pas une adepte de quotas, car ils vont à l'encontre d'un principe de base du mouvement coopératif: l'adhésion volontaire. «Moi, je crois à des engagements volontaires forts avec des objectifs déclarés et des redditions de comptes avec un échéancier acceptable.»

Les changements «volontaires» peuvent être plus lents. Mais elle est convaincue qu'ils sont plus profonds et plus durables, car les gens comprennent les enjeux.

Il faut donc expliquer les avantages d'une juste représentativité dans les sphères du pouvoir. Il faut aussi convaincre des femmes qui ont toutes les compétences requises de sortir de leur zone de confort et de foncer. «Il faut se donner cette forme d'ambition, de confiance et d'audace.» Et en cas de doute, surtout ne jamais hésiter à demander conseil.

«C'est quelque chose que mes parents, ma mère en particulier, m'ont toujours inculqué. Si on n'essaye pas, rien ne va arriver.»

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Personnalités gestion et entrepreneuriat

MARIE-JOSÉ NADEAU

Maintenant en poste depuis plus d'un an, Marie-José Nadeau est la première femme à être présidente du Conseil mondial de l'énergie (CME). L'organisation regroupe des experts, provenant d'une centaine de pays, qui se penchent sur les grands enjeux énergétiques de la planète et étudient les différentes sources d'énergie. Plus de 1 milliard d'humains n'ont toujours pas accès à l'électricité. Mme Nadeau est également première vice-présidente, affaires corporatives, et secrétaire générale d'Hydro-Québec.

Semaine du 1er décembre 2013

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MARC-ANTOINE ROSS

Le gestionnaire de mots de passe, Passwordbox est le fruit d'une start-up 100% montréalaise. Marc-Antoine Ross, cofondateur et chef des technologies, a eu l'idée de créer un logiciel qui peut gérer toutes les combinaisons des usagers et en créer d'autres plus sûres. «De plus, notre système permet de partager les codes d'un compte à l'autre en toute confidentialité», soulignait celui qui, à 21 ans, vendait déjà des sites web avant même de savoir programmer.

Semaine du 8 décembre 2013

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DOMINIQUE ANGLADE

Sur les 246 élus choisis par le Forum économique mondial (FEM), Dominique Anglade est la seule Québécoise à faire partie de la cohorte 2014 des Young Global Leaders. En compagnie des autres leaders de la planète, la présidente de Montréal International aura l'occasion de réfléchir aux grands problèmes mondiaux et de proposer des solutions. «C'est une chance de rencontrer plus de 200 jeunes décideurs. C'est bon pour le réseau de contacts aussi», affirmait Mme Anglade.

Semaine du 23 mars 2014

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HENDRIX VACHON

Hendrix Vachon est l'un des meilleurs prévisionnistes sur le marché des devises. Au printemps dernier, l'économiste principal de Desjardins trônait au sommet du palmarès international dressé par l'agence de presse financière Bloomberg. Lors d'un concours annuel, M. Vachon avait fait les prédictions les plus justes pour un panier de 10 devises différentes. Selon lui, prévoir l'évolution des monnaies est un exercice fort complexe. Un mélange de prédiction, de calcul, d'information et de hasard.

Semaine du 13 avril 2014

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DANA ADES-LANDY

Dana Ades-Landy est vice-présidente régionale, services aux entreprises, à la Banque Scotia. Figure bien connue du milieu bancaire, elle s'est donnée pour mission d'augmenter le nombre de femmes au sein de la gouvernance des grandes entreprises. Également présidente de l'Association des femmes en finance du Québec (AFFQ), Mme Ades-Landy affirmait être en accord avec l'imposition de quotas afin d'atteindre la parité hommes femmes. Près de 75% des membres de l'AFFQ voyaient également cette mesure comme une solution intéressante.

Semaine du 27 avril 2014

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MÉLANIE DUNN

À la suite de l'obtention du compte d'une coopérative de franchisés McDonald's dans la région métropolitaine de Chicago et dans le nord-ouest de l'Indiana, l'agence de publicité Cossette annonçait au printemps dernier l'ouverture d'un bureau à Chicago, le premier à voir le jour chez nos voisins du sud. Selon Mélanie Dunn, présidente de Cossette au Québec, l'agence venait d'écrire une nouvelle page de son histoire. La jeune présidente et son équipe pouvaient enfin réaliser un vieux rêve: conquérir le marché américain.

Semaine du 4 mai 2014

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THOMAS TAIT

Depuis le printemps dernier, le nom de Thomas Tait est connu de toutes les fashionistas de la planète. Le Montréalais de 26 ans, installé à Londres depuis 2008, a remporté la première édition du prix LVMH, remis par le plus important groupe de luxe au monde. En plus de recevoir une bourse de 300 000 euros, le créateur bénéficie d'une année de mentorat, où une armée de stratèges le guide dans le développement de sa griffe de mode.

Semaine du 8 juin 2014

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GIL ET NICHOLAS-PHILIPPE RÉMILLARD

Derrière la Conférence de Montréal se cache ce tandem père-fils bien décidé à faire de leur ville une métropole importante dans les Amériques. En 20 ans, la Conférence est devenue l'événement phare du Forum économique international des Amériques. La dernière édition a attiré près de 3200 participants, 26 délégations internationales et 180 conférenciers, dont Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

Semaine du 15 juin 2014

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SERGE RIENDEAU

En multipliant les acquisitions aux États-Unis, Agropur se positionne de plus en plus comme le chef de file canadien dans le domaine laitier. Malgré une forte croissance, le président de la coopérative laitière, Serge Riendeau, souhaite garder les valeurs de la coopérative intactes. Selon lui, le plus important est d'offrir le meilleur produit au meilleur prix possible, tout en respectant les membres et en bonifiant leurs revenus à la ferme. Le chiffre d'affaires annuel d'Agropur frôle présentement les 4 milliards.

Semaine du 20 juillet 2014

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NADINE MARCHAND ET STÉPHANE LAVOIE

La 5e mouture de Montréal Complètement Cirque a fracassé un record d'assistance. Les spectacles en salle et les événements extérieurs ont attiré plus de 185 000 festivaliers. C'est 46% de plus que l'an dernier. Les deux maîtres de piste de l'événement, Nadine Marchand et Stéphane Lavoie, ont vu dans cette augmentation une véritable preuve d'amour. Un signe que les Montréalais sont désormais attachés à ce festival unique en son genre.

Semaine du 27 juillet 2014

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GERVAIS ET MARTIN RIOUX

Propriété des frères Rioux, le manufacturier Argon 18 a signé une entente de trois ans avec l'équipe cycliste NetApp-Endura. Les vélos sillonneront le parcours du prochain Tour de France. Pour Gervais Rioux, triple champion canadien, cette nouvelle est le fruit d'un travail d'équipe. «Ce n'est pas Rioux qui est inscrit sur nos vélos. Et puis notre succès, on le doit aussi aux Québécois. Ce sont eux qui ont été les premiers à acheter nos vélos.»

Semaine du 3 août 2014

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ANDRÉ NOËL CHAKER

Habitant la Finlande depuis une vingtaine d'années, ce Québécois d'origine connaît un succès peu orthodoxe dans son pays d'adoption. Cet avocat de formation est aussi écrivain, conseiller du président de la loterie nationale, ami du premier ministre finnois, modérateur et orateur. André Noël Chaker est d'ailleurs en première position sur la liste des orateurs les plus populaires de Finlande. Et son nom figure aussi tout en haut du palmarès des meilleurs modérateurs au pays.

Semaine du 24 août 2014

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SERGE ARSENAULT

Pilotés par Serge Arsenault et son équipe, les Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal ont remporté un vif succès. En plus d'attirer les foules, les deux prestigieuses épreuves de l'UCI World Tour ont été retransmises dans plus de 130 pays, tout en générant plusieurs millions de dollars en retombées. Grâce à sa passion «pour l'international et les événements sportifs», M. Arsenault a réussi à mettre sur pied deux événements cyclistes prestigieux, dont la pérennité est assurée.

Semaine du 21 septembre 2014

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JACQUES MÉNARD

À la suite du premier forum «je vois mtl», plus de 180 projets originaux verront le jour dans la métropole. Jacques Ménard, co-idéateur de l'évènement, a réussi à rassembler 1500 personnes afin de discuter, d'échanger et surtout, de proposer des projets afin de relancer Montréal. De l'installation de ruches urbaines sur les toits jusqu'à la création d'oeuvres artistiques entre l'aéroport et le centre-ville, tous les projets ont la même ambition: sortir notre ville de sa léthargie.

Semaine du 23 novembre 2014

AVEC MARTIN BEAUSÉJOUR, COLLABORATION SPÉCIALE