Considérant que «c'est la CLASSE qui décide» au sein du mouvement étudiant, le gouvernement refuse d'envisager toute reprise des discussions pour dénouer le conflit sur les droits de scolarité. Il reviendra aux électeurs de trancher, précise le ministre des Finances, Raymond Bachand, qui entend présenter son gouvernement comme l'un des rares à avoir évité le «saccage dans les services publics» comme l'Éducation.

Lors d'un point de presse ce matin à Montréal, Raymond Bachand a de nouveau écarté toute reprise des discussions avant le prochain scrutin. «[La FECQ et la FEUQ] veulent venir discuter, mais ils n'acceptent pas de régler sans que la CLASSE soit là. Mettons ça bien clair, c'est la CLASSE qui décide», a-t-il lancé pour expliquer le refus du gouvernement.

Après avoir accepté de faire une place ce printemps à la table de négociations à l'aile plus radicale du mouvement étudiant, le gouvernement s'y oppose désormais catégoriquement. «Cette association n'a pas de mandat. Son seul mandat est de geler les frais de scolarité dans une marche vers la gratuité scolaire. C'est leur droit, mais à ce moment, les discussions sont illusoires tant qu'ils n'acceptent pas de faire une contribution de leur part et c'est la population qui tranchera», a poursuivi M. Bachand.

Le ministre des Finances a ajouté que les deux autres organisations empêchent un retour à la table de négociations en insistant sur la présence de la CLASSE. «Comment vous voulez faire une négociation ou une médiation avec des gens qui n'ont pas d'ouverture, qui n'ont qu'une position : le gel. C'est une illusion. Je ne parle pas de la FECQ et FEUQ, mais elles n'acceptent pas d'avoir une position différente de leurs collègues.»

Pour Raymond Bachand, si le gouvernement acceptait de reprendre les discussions «on va parler de la CLASSE». Il continue également à s'opposer à l'idée de recourir à la médiation pour dénouer l'impasse. «Le gouvernement gère les finances publiques, gère vos taxes.»

Évoquant l'échéance électorale, le ministre a d'ailleurs tenu à défendre le bilan de son parti en cette période de crise économique mondiale. «Ce ministre des Finances et ce gouvernement sont parmi les seuls en Occident qui protègent les services sociaux. Regardez le saccage des services publics qui se fait en Europe. Ici au Québec, on développe la Santé, on développe en Éducation, on investit dans les universités et on investit dans le logement social, en essayant de revenir à l'équilibre budgétaire.»

Montréal sera indemnisée

Raymond Bachand assure par ailleurs que les discussions avancent bien avec la Ville de Montréal pour indemniser la métropole pour les contrecoups entraînés par le conflit étudiant. Le ministre des Finances a refusé d'avancer un chiffre, mais La Presse révélait récemment que l'administration Tremblay avait réclamé au moins 10 millions. Questionné à savoir si cette compensation sera annoncée avant le déclenchement des élections, M. Bachand s'est borné à dire qu'«une décision va se prendre bientôt».

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s'est montré optimiste. «On a une entente, c'est juste une question de voir les chiffres», a-t-il précisé ce matin.

Il s'est par ailleurs montré rassuré par le début de la saison des festivals à Montréal. Si le Grand Prix a vu ses ventes chuter de 8%, les Francofolies ont connu une année record tant en billetterie que pour les spectacles de rue. «On est un peu plus optimistes que nous l'étions, mais il faut rester très vigilants.»