La dernière offre présentée par le gouvernement va accroître l'endettement étudiant, ont déclaré les fédérations étudiantes collégiale et universitaire hier. À la lumière des chiffres qu'ils ont reçus, ils qualifient les mesures de «sournoises», «catastrophiques» et de «solutions empoisonnées».

Selon elles, l'implantation d'un plafond de prêts et d'une allocation compensatoire vont tripler la dette des étudiants provenant de familles de la classe moyenne. Ces universitaires dont les parents gagnent un revenu brut entre 45 000$ et 60 000$ vont voir le ratio de leurs prêts et de leurs bourses inversé avec l'offre du gouvernement, soutiennent-elles.

«Nous avons été choqués de voir qu'il y avait explosion du plafond de prêts et donc inévitablement explosion de l'endettement des étudiants. Un étudiant va voir son endettement tripler dans les premières années de l'application de l'aide financière dite «bonifiée»», a dit Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec.

Les deux fédérations affirment également qu'on ne peut pas prétendre que la gratuité scolaire est offerte aux étudiants provenant des familles les moins nanties, comme le fait le Parti libéral. Dans son offre, le gouvernement élève le seuil de revenu parental de 35 000$ à 45 000$ pour l'allocation de la bourse maximale. Or, le nouveau plafond de prêts fait en sorte que ces étudiants recevront également un prêt de 2 400$. Selon les fédérations, les étudiants se retrouvent ainsi avec une dette à rembourser à la fin de leurs études.

«Ce qu'on est en train de dire aux étudiants, c'est que non seulement on va aller piger dans leurs poches pour financer les universités, mais on va aller augmenter leur endettement via la hausse des droits de scolarité. En plus, les programmes qui sont censés les aider vont être encore insuffisants», a déclaré Mme Desjardins.

Éliane Laberge, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, croit pour sa part que la perspective d'endettement va décourager certains étudiants à s'inscrire à l'université. D'autres vont décrocher au cours de leurs études, affirme-elle. «Le gouvernement libéral a proposé une solution globale censée mettre fin à la crise que l'on vit présentement, une solution qui devait compenser tous les étudiants touchés par la hausse. Cependant, on se rend compte que c'est une solution empoisonnée», dit Mme Laberge.

Les fédérations présenteront leur analyse au Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études du ministère de l'Éducation lundi prochain. En attendant, elles persistent et demandent au gouvernement une réelle bonification du programme de prêts et bourses et le gel des droits de scolarité.