La gorge nouée, le président de Génius conseil, Michel Lalonde, a présenté ses regrets à la commission Charbonneau, jeudi, à la fin de son témoignage de plusieurs jours sur la collusion et la corruption dans l'attribution des contrats publics et le financement des portis politiques.

La présidente de la commission, la juge France Charbonneau, l'a félicité pour son courage et lui a dit que la Commission avait besoin de témoins comme lui.

«Il est essentiel que des personnes de votre calibre collaborent avec nous. J'ajoute que nous sommes conscients qu'il vous a certainement fallu une bonne dose de courage pour venir témoigner publiquement et, encore une fois, nous vous en remercions», a dit la juge.

M. Lalonde, responsable du développement des affaires de son entreprise, a assuré qu'il comprenait aujourd'hui la gravité de ce qu'il avait fait mais que, à cette époque, il croyait qu'il fallait le faire pour obtenir des contrats.

«J'aimerais prendre le temps d'exprimer mes profonds regrets concernant les événements que j'ai décrits au cours de mon témoignage. Malheureusement, je ne peux effacer le passé ni les événements auxquels j'ai participé. À cette époque, je croyais que c'était la chose à faire pour permettre à mon entreprise et à mes employés de travailler. Je comprends la portée de mes gestes et j'espère qu'on pourra un jour me les pardonner», a-t-il dit.

Par ailleurs, la Commission a dû retirer de la preuve déjà déposée le nom de deux entreprises de construction dont on croyait avoir reconnu la plaque d'immatriculation dans le stationnement du club Consenza, décrit devant la Commission comme le quartier général de la mafia montréalaise.

Finalement, Planchers Mirage André Villeneuve inc. et Construction LPG n'auraient pas dû figurer dans la liste, a annoncé la procureure en chef de la commission, Me Sonia Lebel.

La méprise vient du fait qu'il y a eu inversion dans les lettres de la plaque d'immatriculation de la compagnie, a expliqué l'avocate.