L'ancien directeur du service des Travaux publics de la Ville de Montréal, Robert Marcil, a nié, lundi, que le président du groupe Génius, Michel Lalonde, lui ait versé une somme d'argent destinée à un membre du comité de sélection chargé d'attribuer un important contrat.

Dans un communiqué, Robert Marcil, qui travaille maintenant pour la firme de consultants Groupe SMi, demande à être entendu par la commission Charbonneau afin de défendre sa crédibilité et sa réputation, «et ce, dans les plus brefs délais».

M. Marcil affirme qu'il a répondu à toutes les questions des enquêteurs de la commission Charbonneau en octobre, mais que ces derniers ne l'ont toujours pas appelé à comparaître. 

«Je tiens à réitérer, déclare-t-il, que je n'ai jamais reçu de somme d'argent de la part de celui-ci (M. Lalonde) ni de tout autre intervenant. Tout au long de ma carrière à la Ville de Montréal, j'ai toujours exercé mes fonctions avec la plus grande intégrité. Je ne peux laisser de fausses allégations venir entacher ma réputation et celle de mon employeur.»

M. Marcil a été directeur de la réalisation des travaux de la Ville de Montréal jusqu'en août 2009. Il a quitté son poste après que des médias eurent révélé qu'il avait fait un voyage en Italie aux frais de l'entrepreneur en construction Joe Borsellino, de Constructions Garnier, une firme qui obtenait chaque année des contrats de plusieurs millions de dollars de la Ville de Montréal.

Son nom a été évoqué par de nombreux témoins devant la commission Charbonneau, notamment par l'ex-entrepreneur Lino Zambito ainsi que les anciens fonctionnaires Gilles Surprenant et Luc Leclerc, qui ont travaillé sous ses ordres à compter de 2003. Leurs commentaires relevaient surtout du soupçon.

Le nom de M. Marcil figure aussi une douzaine de fois sur la liste des invités au club privé 357c, rue de la Commune, à Montréal. Selon la liste publiée en novembre par la commission Charbonneau, son hôte était, la plupart du temps, l'entrepreneur en construction Paolo Catania, de Constructions F. Catania, l'une des entreprises les plus actives à Montréal à cette époque.

La semaine dernière, Michel Lalonde, PDG de Génius, anciennement Groupe Séguin, a affirmé qu'il avait personnellement remis 2000$ à M. Marcil, à la suggestion de l'ex-responsable du financement d'Union Montréal, Bernard Trépanier. Cet argent était destiné à un membre du comité de sélection pour l'attribution d'un contrat de surveillance de travaux d'égouts et d'aqueduc, réalisé dans l'est de Montréal en 2009. Groupe Séguin a obtenu ce contrat de près de 200 000$.