Les firmes de construction demandent systématiquement, depuis un an et demi, le nom des membres des comités de sélection octroyant les contrats au ministère des Transports, a révélé le quatrième témoin à la commission Charbonneau.

Lundi, le responsable au gouvernement de la formation des fonctionnaires à l'utilisation des nouvelles règles d'octroi des contrats s'est inquiété de la protection des comités de sélection. Selon les règles en vigueur, le nom des membres de ce groupe devant trancher sur l'adjuration des contrats peut être rendu public. Michel Dumont, conseiller au Conseil du Trésor, y voyait un maillon faible de l'octroi des contrats.

Or voilà, le responsable de l'octroi des contrats au MTQ, Marcel Carpentier, a révélé aujourd'hui que les firmes demandent justement à connaître le nom des membres de ces comités. «Depuis un an et demi, c'est assez systématique», a-t-il admis aux commissaires.

«Ça nous agace toujours de fournir les noms et on s'y opposait, mais on est obligés en vertu loi accès à l'information», a-t-il déploré.

Questionné par les commissaires, Marcel Carpentier a assuré toutefois n'avoir jamais eu vent qu'un de ses employés n'a été approché par une firme. Le MTQ dit avoir un bassin de 600 employés et une centaine de professionnels à l'externe, pour faire partie des comités de sélection.

Leur nom ne peut pas être rendu public avant les travaux du comité de sélection. Une personne sélectionnée pour faire partie d'un comité de ne doit informer personne de sa nomination. Celui-ci ignore même quels sont les autres membres de son comité jusqu'à la rencontre lors de laquelle sera octroyé le contrat.

C'est seulement une fois le contrat octroyé que le nom des membres peut être dévoilé. Marcel Carpentier a dit ignorer pourquoi les firmes demandent à les connaître.

Hier, Michel Dumont a affirmé avoir eu vent que des firmes faisaient des statistiques sur leurs résultats selon les membres. Il disait craindre que des entreprises offrent«des petits cadeaux» aux membres pour influencer leurs décision futures. Si les grands ministères peuvent compter sur plusieurs membres, de plus petits n'en comptent que «3 ou 4», les exposant à être ciblés si leur identité est connue, selon Michel Dumont.