Après une évacuation de trois heures pour «préoccupations de sécurité», le palais de justice de Kingston où se déroule le procès des Shafia, est rouvert. Mais les mesures de sécurité très pointues qui ont été mises en place retardent l'accès.

Le procès devait reprendre à 13h, mais à 13h45, seule une petite poignée de représentants des médias avaient pu accéder à la salle d'audience. Une centaine de personnes font la file à l'extérieur du palais, en attendant de passer les contrôles.

Rappelons que l'évacuation a été ordonnée vers 9h45, ce matin, alors qu'une foule compacte se pressait au deuxième étage du palais de justice, devant la salle d'audience du procès Shafia. L'audience, qui devant commencer à 10h, a été suspendue. Les accusés, Mohammad Shafia, son épouse Tooba, et leur fils, Hamed, qui étaient arrivés en camionnette policière comme chaque matin, ont rapidement été évacués eux aussi.  Lors d'un point de presse, vers 10h30, le sergent Bill Kennedy, de la police de Kingston, a refusé de confirmer ou d'infirmer qu'il s'agissait d'un appel à la bombe. Les policiers ont fouillé l'endroit, mais n'auraient rien trouvé.

Le procès des Shafia, soupçonnés par le ministère public d'avoir tué quatre femmes de leur famille pour laver leur honneur, est très médiatisé. Mais depuis qu'il est sur les rails, c'est-à-dire depuis la mi-octobre, c'est la première fois qu'un tel incident survient. Les audiences, qui faisaient souvent salle comble, se déroulaient jusqu'ici dans une ambiance de confiance, relaxe, presque bon enfant. Les gens n'étaient pas fouillés, et il n'y avait manifestement qu'un seul policier affecté à la garde de cette salle d'audience de 150 places. Cela a totalement changé aujourd'hui. Ironiquement, ce branle-bas de combat survient à la toute fin du procès. Ce matin, la procureure de la Couronne Laurie Lacelle devait terminer sa plaidoirie. Après, c'est le juge qui devait commencer à donner ses directives au jury. L'horaire sera décalé d'autant.