Le verglas, suivi d'un cocktail de pluie et de neige, a entraîné des pannes d'électricité ce matin à Kingston, notamment au palais de justice, ce qui a empêché la reprise du procès Shafia.

Le palais du comté de Frontenac a été plongé dans le noir pendant tout l'avant-midi. Les trois accusés, qui entrent habituellement par une porte de côté pour se rendre aux cellules du sous-sol, ont même dû prendre un autre chemin. Ils ont été contraints de passer à travers la foule qui attendait pour assister à leur procès, afin de pénétrer dans la salle d'audience. Comme l'électricité ne revenait toujours pas, le juge Robert Marenger a décrété une pause jusqu'à une heure.

Rappelons que Mohammad Shafia, son épouse Tooba et leur fils Hamed subissent leur procès sous quatre accusations de meurtres prémédités. Ils sont accusés d'avoir tué quatre membres de leur famille, soit les soeurs Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans,  et Geeti, 13 ans, de même que Rona, 52 ans, première épouse de Mohammad. Les victimes ont été trouvées noyées dans une Nissan au fond de l'écluse de Kingston Mills, le matin du 30 juin 2009.

D'origine afghane, la famille Shafia, composée de trois adultes, en raison d'une relation polygame, et sept enfants, a immigré au Canada en juin 2007, et s'est établie à Saint-Léonard. La tragédie est survenue alors que la famille revenait d'un voyage à Niagara. La Couronne allègue que les trois accusés ont froidement exécuté les victimes parce qu'elles enfreignaient les règles islamiques et, ce faisant, jetaient le déshonneur sur la famille. Les accusés soutiennent pour leur part qu'il s'agit d'un accident.

Le procès tire à sa fin. La Couronne a fini sa preuve le mois dernier, et la défense a commencé la sienne. Deux des accusés ont témoigné, dont Tooba, qui est contre-interrogée par la Couronne depuis mardi. Elle doit revenir à la barre des témoins à la reprise de la séance. On ignore pour le moment si Hamed va témoigner lui aussi.