Le soleil et le temps chaud ne pouvaient durer éternellement. Après une vague de chaleur automnale, plusieurs régions du Québec recevront de grandes quantités de pluie ce week-end. À Montréal, jusqu’à 80 millimètres de pluie sont attendus d’ici dimanche.

Dans la région métropolitaine, Environnement Canada prévoyait en effet vendredi « entre 50 et 80 millimètres de pluie » jusqu’à dimanche matin. « Localement, ces quantités pourraient être plus élevées », a même prévenu l’agence fédérale dans un bulletin météorologique spécial.

C’est donc dire que la longue période d’ensoleillement, qui était accompagnée de températures anormalement élevées pour un mois d’octobre, achève pour la majorité des régions du Québec.

Après la chaleur provenant du sud des États-Unis, c’est cette fois le « passage d’un creux dépressionnaire qui apportera des quantités significatives de pluie sur le sud et le centre de la province au cours de la fin de semaine », a détaillé l’agence fédérale.

Partout dans l’ouest de la province, la pluie devrait débuter en fin de journée et aller en s’intensifiant pendant la fin de semaine. La majorité des précipitations sont prévues pour samedi. Alors que la dépression va se déplacer vers l’est, les quantités de pluie annoncées diminuent légèrement, soit de 40 à 70 millimètres.

Dans ces régions, les précipitations devraient aussi commencer un peu plus tard, avec la majorité de la pluie tombant le samedi et dimanche. Ce sont les secteurs montagneux situés au nord du fleuve Saint-Laurent qui risquent d’être plus fortement touchés.

Météo Média a noté vendredi « qu’alors que le mois de septembre a été plutôt sec, ce début d’octobre semble renverser la tendance ». À Montréal, par exemple, les 80 millimètres possibles marquent « un revirement de situation lorsqu’on le compare aux 27 mm reçus durant le dernier mois », a expliqué le média spécialisé.

Risques d’inondations

Environnement Canada prévient d’ailleurs que « les pluies fortes peuvent causer des crues soudaines et une accumulation d’eau sur les routes ». Des inondations sont aussi possibles par endroits dans les basses terres. « Soyez attentif aux endroits où le sol est affaissé près des rivières, des ruisseaux et des ponceaux », recommande-t-on à la population.

Certains secteurs pourraient recevoir jusqu’à 100 millimètres d’eau, a prévenu Mircea Oltean, météorologue pour Environnement Canada, en évoquant un « système assez complexe ». À noter qu’une partie du Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord ne sont pas visées par ce bulletin météorologique spécial.

Avec la pluie, la température devrait tranquillement baisser pour se retrouver plus près des normales saisonnières, indique Mme Oltean. À Montréal, 25 degrés sont prévus vendredi, 18 degrés samedi et 13 degrés dimanche. « Ça va se stabiliser la semaine prochaine autour de 12 à 13 degrés dans la journée, avec des nuits à 7 à 8 degrés », précise le météorologue.

Toute la semaine prochaine devrait également être marquée par la pluie, même si les précipitations attendues seront moins fortes que ce week-end dans la plupart des régions. Des cellules orageuses pourraient aussi s’inviter à ce cocktail météo.

Records de chaleur

Cet épisode de pluie survient après qu’une série de records de chaleur aient été franchis en ce début d'octobre. Jeudi, de nouveaux records ont été enregistrés un peu partout dans la province. À Montréal, le mercure est monté à 28,5 degrés Celsius. L’ancien record était de 26 degrés en 2005.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Des records de chaleur sont tombés cette semaine à Montréal.

Plus à l’est, dans la région de la Capitale-Nationale, la température a atteint 25,6 degrés, alors que l’ancien record datant de 1926 était de 23,3 degrés. Du côté de Rivière-du-Loup, le mercure est monté à 23,7 degrés, battant le 20,7 degrés enregistré en 2007.

À Schefferville, dans le nord de la province, le mercure a atteint 21,5 degrés Celsius. La plus haute température jamais atteinte dans cette municipalité en octobre était de 20,6 degrés, en 1970.

Partout dans le monde, la tendance à la hausse des températures se confirme. De janvier à septembre, la température moyenne mondiale a été de « 1,40 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900) », soit avant l’effet sur le climat des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, a annoncé jeudi le service sur le changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus.

Cette moyenne, déjà plus élevée de 0,05 °C que pour l’année record de 2016, pourrait encore augmenter sur les trois derniers mois de l’année, compte tenu de la montée en puissance d’El Niño.