Plusieurs régions du Québec sont sous le coup d’avertissements de pluie, dont certaines qui pourraient recevoir jusqu’à 120 millimètres d’ici la fin de la journée de mardi. Déjà, 500 personnes environ ont dû être évacuées à Sainte-Brigitte-de-Laval, dans la région de la Capitale-Nationale, en raison de la crue de la rivière Montmorency.

Dans les régions de la Capitale-Nationale, du Centre-du-Québec et de l’Estrie, pas moins de 80 à 120 mm de pluie sont attendus d’ici la fin de la journée.

« Ces quantités inhabituellement élevées risquent de causer des crues soudaines, des inondations, des glissements de terrain et des accumulations d’eau sur les routes », prévient Environnement Canada.

Entre 50 à 70 mm de pluie sont également attendus d’ici la fin de la journée au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Beauce, dans l’est de la Montérégie ainsi qu’en Haute-Côte-Nord.

Ce territoire est le plus impacté par les précipitations, donc on fait une surveillance accrue des cours d’eau dans ce secteur-là et on reste à l’affût pour être proactif si jamais il y a quelque chose qui se passe.

Joshua Ménard-Suarez, porte-parole du ministère de la Sécurité publique

Une situation sous surveillance

En fin de soirée lundi, aucune conséquence n’avait encore été répertoriée sur le territoire, a dit M. Ménard-Suarez. « C’est plus au courant de la journée de [mardi] qu’on va plus être mis au courant, le temps que la pluie s’accumule. »

À Baie-Saint-Paul, où le souvenir des inondations dévastatrices de mai est encore frais dans les mémoires, la municipalité a tenu à rassurer ses résidants dans une publication en ligne. « Nos équipes sont sur le terrain en mode vigie et surveillent les niveaux d’eau de nos cours d’eau. On nous mentionne que nous n’avons pas à nous inquiéter », y assure-t-on.

La rivière Yamaska et la rivière Saint-Charles ont notamment le potentiel de se retrouver en état « d’inondation moyenne » d’ici ce mardi soir. « C’est encore hypothétique puisqu’on ne peut pas savoir combien de millimètres de pluie vont tomber sur ces cours d’eau », dit Joshua Ménard-Suarez.

Sur Twitter, le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré suivre la situation de près, compte tenu « de grandes quantités de pluie [qui] sont attendues dans plusieurs régions au cours des prochaines heures ». « Je demande à tous les Québécois d’être prudents », a-t-il ajouté.

Évacuations préventives

À Sainte-Brigitte-de-Laval, au nord de Québec, la crue de la rivière Montmorency a déjà forcé l’évacuation préventive de 220 résidences où habitent près de 500 personnes, et ce, dans plusieurs secteurs de la municipalité.

Vers 17 h 30, le débit de la rivière Montmorency avait atteint 400 m⁠3/s et le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) prévoyait qu’il grimperait jusqu’à 905 m⁠3/s, ce qui serait un record, selon le site internet de la Ville. En comparaison, le 25 décembre 2020, le débit de la rivière avait alors atteint un niveau historique de 800 m⁠3/s, précise-t-on.

Outre le débordement des rivières, de potentiels glissements de terrain inquiètent le MSP. « C’est beaucoup plus imprévisible que les cours d’eau, qu’on est capable d’observer. Alors que les glissements de terrain, il n’y a pas toujours d’indices que ça va se passer », explique Joshua Ménard-Suarez.

Ce dernier appelle d’ailleurs les citoyens à être attentifs et à avertir leur municipalité s’ils remarquent des « anomalies » sur leurs terrains, comme des renflements du sol ou l’apparition de fissures, des indices de mouvements du sol. « Ça aide beaucoup, puisque les municipalités ne peuvent pas faire le tour de tout leur territoire pour regarder ça », dit-il.